Le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) qui déclare disposer de «preuves suffisantes» représentant «plus de 20.000 pages», a rendu publique, hier, la totalité de l'acte d'accusation contre les quatre membres du Hezbollah inculpés dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat de l'ex-Premier ministre, Rafic Hariri. Cette étape est le prélude à l'ouverture du procès au cours duquel l'intégralité des faits sera dévoilée en audience. Jusque-là, la culpabilité des accusés n'est pas encore établie. «Cette ordonnance va enfin permettre au public et aux victimes de prendre connaissance des faits allégués», a assuré le procureur Daniel Bellemare, estimant que la divulgation apportait «de nombreuses réponses» sur l'attentat. Selon la version du procureur, le scénario attribue les rôles clés de «supervision générale» à Badredine et de «coordination» à Ayyash. Quant à Aneissi et Sabra, ils auraient «préparé et déposé la cassette vidéo contenant la fausse revendication de responsabilité» vers laquelle ils avaient dirigé la chaîne Al-Jazeera par téléphone. Les quatre hommes font l'objet de mandats d'arrêt émis par le TSL et d'une «notice rouge» émise par Interpol. Mais le Hezbollah, qui dénonce l'instrumentalisation du TSL, a exclu l'arrestation des membres de son mouvement. Le bras de fer continue.