Photo : Slimen S.A. A l'approche des fêtes, c'est toujours la hantise du citoyen de se retrouver face à des commerces fermés à l'improviste, des taxis qui se font rares et des stations-service fonctionnant au ralenti, ce qui débouche fatalement sur des pratiques commerciales anarchiques, des tensions sur les produits de première nécessité… Bien que le ministère du Commerce ait annoncé qu'un décret était en cours de préparation, cela semble raté pour cet été, période des vacances et des fêtes de l'Aïd. Le ministre, Mustapha Benbada a parlé d'un décret qui viendrait réglementer les jours fériés et fermetures des commerces, « à l'instar de ce qui se fait pour les pharmaciens astreints à un programme de permanence », comme nous l'a précisé le porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Boulenouar. Le texte imposera des mesures répressives pour obliger les commerçants à ouvrir durant les fêtes et les jours fériés. Car ces fermetures simultanées des commerces durant les congés annuels et les fêtes religieuses et nationales pénalisent grandement les consommateurs. Le décret exécutif prévoit, entre autres dispositions, l'obligation pour le commerçant qui veut procéder à la fermeture de son commerce pour congé hebdomadaire ou annuel, «de formuler une demande auprès du président de l'Assemblée populaire communale territorialement compétent». La demande doit faire ressortir expressément «le jour de fermeture hebdomadaire proposé et/ou la période choisie pour le congé annuel». De plus, le commerçant doit informer la clientèle, par affichage à l'intérieur et à l'extérieur de son local commercial, «du jour de fermeture hebdomadaire retenu et/ou la période de congé annuel autorisé et lui indiquer le commerce le plus proche exerçant la même activité». Ce texte, qui associe les structures du ministère, les Directions du commerce, les collectivités locales est pris conformément à l'article 22 de la loi 04-08 du 14 août 2004, sur les conditions d'exercice des activités commerciales. Il devra garantir la continuité des activités commerciales et satisfaire les besoins des citoyens en produits de première nécessité et en services. La fermeture est ainsi soumise à un plan, validé par le président de l'APC. Le commerçant a droit à deux jours de repos par semaine, au maximum, et à 30 jours de congé annuel. Les congés seront accordés aux commerçants à tour de rôle. Les plannings sont transmis aux Directions du commerce. Pour le moment, au niveau des commerces, on ignore l'existence ou la préparation d'un tel document qui suppose «notre implication dans son élaboration», nous dit le représentant de l'UGCAA. La corporation dit « n'avoir rien vu encore». «On va faire pour les prochaines fêtes de l'Aïd comme par le passé», indique M. Boulenouar. L'organisation va lancer tout simplement «un appel de sensibilisation aux commerçants» pour assurer une «continuité de service pour l'approvisionnement des citoyens», précise-t-il. Le problème se pose traditionnellement, explique-t-il, pour les boulangers qui «font appel à une main-d'œuvre qui n'est pas locale». Une chose est sûre, dit-il, «les 2/3 se sont déjà engagés dans ce sens».