Photo : Slimene S.A. « La coordination dans la lutte contre l'occupant entre l'Emir Abdelkader et le Bey Ahmed » a été, hier, au cœur des débats entre plusieurs spécialistes au centre de presse d'El-Moudjahid. Pour Mohamed Boutaleb, président de la Fondation Emir Abdelkader, les deux hommes ne se sont pas mis d'accord pour rassembler toutes leurs forces militaires et faire face à l'occupation françaises pour deus causes principales : le territoire et la légitimité. Il a rappelé que l'Emir a conçu le premier Etat algérien avant même l'existence de l'Italie ou de l'Allemagne. C'est aussi le premier homme à avoir posé les jalons de ce qui est désormais appelé «les droits de l'homme» par sa façon de traiter les prisonniers de guerre et son équité face aux membres de son armée. Ahmed Bey, lui, pouvait se targuer d'être gouverneur du Beylik de l'Est et dernier gouverneur légitime de l'Algérie après la reddition de Hussein Dey et après avoir reçu du Califat ottoman le titre de pacha d'Algérie. De son côté, le Pr M'hamed Beredouane qui est également directeur du Conseil scientifique du centre des études historiques, «ces deux monuments de l'histoire de l'Algérie ne pouvaient combattre ensemble car la France avait débarqué avec des rangs unifiés et avait trouvé une Algérie dispersée». L'Emir Abdelkader, homme politique, chef militaire et chérif idrisside qui résista longtemps à l'armée coloniale française, fut également un écrivain, poète, philosophe et théologien soufi. Il est considéré comme le premier créateur de la nation algérienne et le symbole de la résistance algérienne contre le colonialisme et l'oppression française. Pour sa part, Salah Benkobbi, membres du conseil scientifique du centre d'études historiques, a estimé que l'invasion de l'Algérie n'a pas été le fruit du hasard. Ce fut une préparation de longue date pour savoir comment occuper Alger à moindre frais. Alger constituait depuis longtemps un obstacle aux visées expansionnistes de pays européens. Pour ce qui rassemble les deux hommes, les intervenants ont estimé que le nationalisme des deux hommes ne souffre d'aucune ombre. Tous les deux ont préféré combattre que de négocier telle ou telle partie au détriment de la liberté. Les orateurs ont également mis l'accent sur la nécessité de faire connaître notre histoire, offrir à la jeunesse et aux générations montantes des points de référence et la connaissance des grands hommes qui ont façonné l'histoire de ce pays. - Symbolique de la Moubayaâ La Fondation nationale Emir Abdelkader organise en février 2010 deux manifestations, à Alger et à Mascara, ayant pour thèmes « La symbolique de la de la Moubayaâ chez l'Emir Abdelakader ». Plusieurs chercheurs et historiens algériens et étrangers sont attendus pour cette manifestation.