Mémoire n La Fondation Emir-Abdelkader compte lui rendre un grand hommage à l'occasion du 176e anniversaire de sa Moubayaa (allégeance). Au lieu que son combat soit un point de référence pour eux, nos jeunes connaissent mal l'histoire de l'Emir et ne lui accordent pas l'intérêt qu'il mérite. Tel est le constat fait par les membres du conseil scientifique de la Fondation Emir-Abdelkader, qui sont intervenus, hier, lors du forum d'El Moudjahid. Notons que la programmation de cette conférence entre dans le cadre de la préparation de la commémoration du 176e anniversaire de la proclamation de la Moubayaa de l'Emir Abdelkader, le 27 novembre prochain. Mohamed Boutaleb, président de la fondation est revenu sur les circonstances et les raisons ayant motivé le choix porté «démocratiquement sur le jeune Abdelkader fils de Mahieddine alors qu'il avait à peine 24 ans». Le choix porté sur Abdelkader par son père puis par la suite par les tribus pour conduire la résistance n'était pas dû au hasard, mais il a été fait sur une base logique. «Pour mener une résistance, il faut, en effet, être jeune et avoir un grand souffle», estime-t-il. Un autre membre de la fondation explique que bien qu'il n'eût pas des aptitudes intellectuelles et des notions pour gérer une armée au moment de sa Moubayaa dans sa région natale, Mascara, le jeune Emir était en revanche courageux et il était descendant d'une famille noble et digne. C'est pour cette raison que la population de Mascara a préféré Abdelkader à Mustapha Ben Smaïl, l'autre candidat en lice qui «n'était qu'un mercenaire pouvant être manipulé». Et malgré le refus affiché au début par le bey de Constantine et les partisans de la zaouïa Tidjania de reconnaître l'autorité de l'Emir, il a pu résister et réussir à devenir un véritable leader politique, militaire et religieux et le vrai porteur d'un «projet de société». En évoquant son combat politique et militaire contre l'envahisseur français, M. Belkoubi, membre de la fondation et ex-ambassadeur, a évoqué le fait que cette personnalité historique demeure un symbole pour tous les nationalistes algériens. «Quoi qu'on dise concernant sa résistance, il faut savoir que l'Emir demeure un symbole et un exemple qu'il faut suivre puisqu'il fallait avoir du courage pour résister avec des moyens modestes contre l'armée française, bien structurée et équipée qui était parmi les plus grandes puissances mondiales de cette époque». Les intervenants ont mis en exergue presque toutes les étapes de la résistance de cet homme, qui a duré une quinzaine d'années, au service de son projet de construire un «Etat algérien libre et moderne». Quinze années de combat qui ont pris fin avec l'exil de ce grand homme. Un intervenant a déclaré que l'Emir a préféré l'exil au lieu de se mettre au service de la France ou de disparaître dans le Sahara. Il a rappelé que «les Français n'ont pas respecté les accords signés avec lui». Enfin rappelons que c'est à Damas que l'Emir a passé le reste de sa vie.