Photo : Fouad S. La fête de l'Aïd el-Fitr clôt le mois de jeûne. On appelle aussi cette fête Aïd Seghir «la petite fête», par opposition à la «grande fête» qu'est l'Aïd el Kebir. Marquant la fin des privations, la fête dure deux jours. Elle commence avec une prière rituelle à la mosquée. En sortant du lieu de prière, l'accolade permet à tous les fidèles de se congratuler, mais aussi de se réconcilier et de se pardonner, le cas échéant. C'est aussi le moment de rendre visite à ses proches. Cette fête est bien sûr l'occasion de réjouissances, puisque le jeûne est terminé, mais c'est aussi le moment de faire preuve de générosité envers les pauvres. En effet, une aumône spécifique, appelée Zakât el Fitr, est pratiquée. Elle permet d'une part de se purifier de tous les manquements commis durant le mois de ramadhan et, d'autre part, d'épargner aux pauvres, en ce jour de fête, la dure nécessité de mendier. Il incombe donc à chaque musulman de veiller à s'acquitter de la zakat el fitr, de laquelle Allah a fait une purification pour le jeûneur, et ce, avant la prière de l'Aïd. Le Prophète, (Sallallahou ‘alayhi wa sallem) a rendu obligatoire la zakat el fitr à tout musulman, à l'homme comme à la femme, au petit comme au grand. Il a ordonné qu'elle soit donnée avant la prière rituelle, en donnant un saa' de dattes d'orge, etc. Abou Sa'id al Khoudri dit, dans le hadith suivant, répertorié dans le sahih d'al Boukhari : « Nous sortions la zakat el fitr avec un saa' de nourriture, d'orge, de dattes, d'aqit ou de raisins secs.» l'Aïd el fitr est l'une des deux grandes fêtes de l'Islam, et le Prophète (Sallallahou ‘alayhi wa sallem) a dit dans le récit des deux esclaves qui chantaient dans sa maison, «Laisse-les, car tous les peuples ont une fête et celle-ci est la nôtre» (rapporté par al Boukhari). Et selon ‘Oqbah Ibn ‘Amir, le Prophète, (sallallahou ‘alayhi wa sallem), a dit : «Le jour de ‘Arafah et le jour de tachriq (11,12 et 13 de Dhoul Hijjah) sont nos fêtes ô gens de l'Islam.» LE TAKBIR Le takbir le jour de l'Aïd, commence avec le début de ce jour et se termine avec la prière de l'Aïd. Allah a dit : «Afin que vous en complétiez le nombre et que vous proclamiez la grandeur d'Allah pour vous avoir guidés, et afin que vous soyez reconnaissants ! » al Baqarah 185. La façon de faire le takbir nous vient authentiquement des compagnons du Prophète (sallallahou ‘alayhi wa sallem), qu'Allah les agrée, ils le faisaient en prononçant ceci : «Allahou akbâr, Allahou akbâr, Allahou akbâr kâbira» et encore «Allahou Akbâr, Allahou Akbâr, La îlahâ îllallah, Allahou Akbâr wa lîllah el hamd». Le mieux est de se conformer à ces deux façons. On affirme également qu'il faut prononcer le takbir à haute voix. LA PRIÈRE DE L'AÏD La prière de l'Aïd comporte deux unités de prière. Lors de la première on prononce sept takbir sans compter le takbir d'ihram (du début de la prière), et lors de la seconde, on en prononce cinq, également avant la fatiha. Et l'imam lit lors de ces unités la sourah al A'la et al Ghachiyah, comme mentionné dans un hadith recensé dans le Sahih de Mouslim, d'après an Nou'man bni Bachir qui dit : «Le Prophète (Sallallahou ‘alayhi wa sallem), lisait lors des prières de l'Aïd «Sabbihisma Rabbika l ‘a'la» et «hal ataka hadithou l ghachiyah». Le fait d'écouter le sermon après la prière de l'Aïd est une sûnnah, mais celui qui n'y assiste pas et part après la prière, il ne lui en sera pas tenu rigueur. LES VOEUX Le fait de se souhaiter bonne fête nous vient authentiquement des Sahaba (les compagnons du Prophète (sallallahou ‘alayhi wa sallem) qu'Allah les agrée. Cela n'a été rapporté du Prophète (sallallahou ‘alayhi wa sallem), dans aucun hadith sahih. Et concernant les Sahaba, d'après Joubayr bni Noufayr a dit : «Les compagnons du Prophète, (Sallallahou ‘alayhi wa sallem), quand ils se rencontraient le jour de l'Aïd, se disaient les uns les autres « taqabbalallah minna wa minka». Al Hafidh Ibn Hajar al ‘asqalani a dit que sa chaîne de transmission est bonne.