Des enfants curieux interrogent leur grand-père sur l'origine de la fête de l'Aïd El Adha. Le grand-père raconte à ses petits-fils l'histoire d'Abraham (Ibrahim) avant de leur expliquer que «le mouton doit ensuite être partagé en trois parts égales : une pour la famille, une pour les voisins et amis, la dernière, composée des meilleurs morceaux, étant réservée aux pauvres». A l'instar des autres villes de l'Algérie, les villages de Aït Abbesse, notamment Aït R'zine, Boudjelil et Ighil Ali, se sont parés des couleurs de la fête de l'Aïd El Kebir et du rituel qui l'accompagne. Prière de l'Aïd à la mosquée le matin, suivie du sacrifice du mouton puis les visites entre familles et proches. Une ambiance particulière régnait au sein de chaque famille se saisissant de la moindre occasion pour partager la joie. L'Aïd El Adha (fête du sacrifice), appelé communément Aïd El Kebir, célébré lundi dernier par les musulmans, l'une des fêtes les plus importantes de l'islam, symbolise la soumission totale d'Abraham (Ibrahim) et, par extension, de tout croyant à Dieu. D'un pas lent, des foules d'hommes, dont certains accompagnés de leurs fils et petits-fils, prennent le chemin qui mène à la mosquée. Nombreux sont aussi les fidèles à emprunter le même chemin en premier jour, afin d'accomplir la prière de l'Aïd. L'échange des accolades et des saha Aïdkoum commencent avant même le début de la prière. Des embrassades par là et des salutations verbales par ailleurs. L'imam, comme le veut la tradition à chaque occasion, a appelé à faire preuve de tolérance, d'entraide, à suivre et surtout à respecter les nobles valeurs de l'islam. Comme d'habitude en ces circonstances, nombreux sont ceux qui ont accompli la prière en plein air, vu le flux des fidèles, venus, eux aussi, pour la même raison en cette froide matinée de l'Aïd. Mais les fidèles se serrent volontiers afin que chacun puisse avoir de la place pour accomplir son devoir religieux. C'est vers 8h30 qu'a commencé la prière dans une ambiance empreinte de piété et de dévotion. L'imam dans son prêche a longuement parlé de cette fête religieuse tout en rappelant les origines du sacrifice. Finie la prière, les fidèles se saluent une fois encore à l'intérieur et à la sortie de la mosquée et s'échangent les souhaits d'un Aïd mabrouk. Une fois la prière accomplie, les fidèles sont rentrés chez eux pour accomplir le sacrifice du mouton devant les enfants qui ne voulaient pas rater pareille occasion. Des jeunes et des vieux, exhibant couteaux et haches, se sont rassemblés dans les différents espaces d'abattage, soit dans les cours, soit dans les balcons de leurs appartements. Tout le reste se fait comme l'accoutumée : nettoyage, cuisine, et visite entre proches, voisins et amis. La chose dominante en ces circonstances, c'est l'esprit de partage et d'entraide. L'esprit même de cette fête veut que ceux qui ont les moyens de faire le sacrifice en fassent profiter les autres. Elle est en somme la fête du partage et de la convivialité. N. B.