Photo : Archives. Le Comité Nobel norvégien a surpris plus d'un hier. Y compris celui qu'il a choisi parmi les 205 candidats, un nombre sans précédent dans l'histoire, comme lauréat de son prix de la paix 2009, «pour ses efforts extraordinaires en faveur du renforcement de la diplomatie et de la coopération internationales entre les peuples», affirme Thorbjoern Jagland, son président estimant que la « diplomatie multilatérale a repris une position centrale, avec l'accent mis sur le rôle que les Nations unies et d'autres institutions internationales peuvent jouer». «Rarement une personne a, comme l'a fait Obama, capturé l'attention de la planète et donné à sa population l'espoir d'un avenir meilleur», conclut Thorbjoern Jagland. Barack Obama, le locataire de la Maison Blanche, depuis moins de neuf mois, estime ne pas mériter ce Nobel de la paix qu'il a accueilli «avec surprise et une profonde humilité». Et pour cause ! C'est la première fois dans l'histoire qu'un chef d'Etat dont le pays est en guerre (Irak, Afghanistan, etc.) reçoit le prix Nobel ! Certains prix Nobel comme le Polonais Lech Walesa, (1983) ou l'Irlandaise Mairead Corrigan Maguire 1976, estiment ce prix «prématuré». Les engagements du 44e président américain (lutte contre le changement climatique, fermeture de la prison de Guantanamo, retrait des troupes américaines d'Irak, victoire en Afghanistan contre les Taliban, règlement du conflit israélo-palestinien, appel à un monde sans armes nucléaires, etc) et les espoirs qu'il a suscités avec ses discours de Prague, Le Caire, Moscou et Accra, pourraient, faute de percées concrètes, notamment en en Afghanistan, où la situation se dégrade au point que certains évoquent un nouveau bourbier comparable au Vietnam, se retourner contre Obama et ….discréditer le prix. Non, répond Geir Lundestad, l'influent secrétaire du comité Nobel, à ceux qui estiment que la récompense est prématurée pour le Premier président noir des Etats-Unis. «On espère bien sûr qu'il y aura des changements concrets dans le temps mais (...) nous avons eu le sentiment qu'il était approprié de le renforcer autant que l'on peut dans sa lutte continue pour ses idéaux», dit-il. Dans la presse, un débat est lancé sur ce choix que le Wall Street Journal qualifie de «complètement étrange». Obama qui compte faire un second mandat à la Maison Banche est avec ce prix qui lui rappellera ses engagements et ses responsabilités devant des enjeux majeurs.