Photo : Slimene S.A. Les réformes politiques semblent ne pas satisfaire le Front national algérien. Ce parti pense que la démocratie -la bonne gouvernance surtout- ne se décrète pas, mais s'exerce et se pratique. C'est du moins ce qui ressort de la conférence de presse animée, hier, à Alger, par son président, Moussa Touati. Ce dernier, qui dit ne pas adhérer à la démarche mise en place, exprime son rejet des projets de loi organiques relatifs aux quotas accordées aux femmes dans les assemblées élues. «On ne veut pas qu'on nous impose de mettre dix, vingt ou trente femmes sur les listes électorales», a-t-il soutenu. Aussi a-t-il plaidé pour le rétablissement de la confiance entre les gouvernants et les gouvernés, en consultant le peuple. En outre, M. Touati considère que ces projets ont pour objectif de mettre la classe politique sous la coupe de l'administration. La question de la participation de la femme aux assemblées élues à hauteur de 33% a été aussi abordée. Sur ce point précis, il a soutenu que cette «disposition» est arbitraire, car il s'agit d'ingérence dans les affaires internes des partis. «Nous voulons que la femme soit une militante, qu'elle ne sert pas uniquement à remplir les listes électorales», a-t-il soutenu, en se demandant pourquoi les initiateurs du projet de loi en question ne songeraient-ils pas à installer, par exemple, vingt-quatre femmes à la tête des wilayas. Cela étant, il affirme que «si ce projet venait à être adopté, la classe politique sera inévitablement sous la tutelle de l'administration». Pour ce qui est du rôle que les parlementaires de son parti doivent jouer au sein du Parlement, M. Touati a précisé que «nous sommes minoritaires, et que de toutes les façons, nous n'avons jamais vu ni opposition ni débat autour des projets proposés par le gouvernement». Par ailleurs, sur le plan organique, la même voix a estimé que globalement, le bilan de l'opération de restructuration du parti qui est passé, a-t-il dit, du stade de mouvement politique à celui de parti, est positif. Même si sur les quarante-huit wilayas, quatre n'ont pas pu tenir leurs assemblées générales, en raison de l'indiscipline de certains militants. Il précisera que si d'ici la fin du mois courant les wilayas concernées n'auront pas organisé ces assemblées, le conseil national le fera. Sur un autre plan, le conférencier dit ne pas trop croire aux dispositions mises en place par les autorités en vue de garantir la transparence des élections. Il a indiqué, dans ce cadre, que la commission chargée de la surveillance des élections est sous le contrôle de l'administration. Actualité régionale oblige, le président du FNA n'a pas manqué d'évoquer les changements survenus dans certains pays arabes, dont la Tunisie et la Libye. Dans cet ordre d'idées, il affirme soutenir les peuples et non pas les régimes. S'agissant de l'impact que pourra avoir ce vent de changement sur notre pays, le même orateur s'est contenté de dire que «nous ne sommes pas à l'abri».