Photo : Slimène S.A. La Confédération générale des entreprises algériennes (Cgea) veut l'implication des banques et les établissements financiers dans la croissance économique nationale. Habib Yousfi, son président, l'a affirmé, avant-hier, lors d'un point de presse animé à l'issue de la rencontre nationale de sensibilisation sur la relation de l'économie et de la promotion de l'emploi. Quelque cinq cents milliards de dinars, selon lui, «dorment» dans les banques, sans être injectés dans le financement des entreprises. «C'est inconcevable», a-t-il commenté, rappelant que l'an dernier, le taux d'absorption, par l'économie nationale, de cette masse monétaire, ne dépassait pas 16%. Et pour débattre des moyens à mettre en œuvre pour que le secteur financier puisse participer à la croissance économique, la Cgea a rencontré l'Abef (Association des banques et établissements financiers). En outre, le même orateur a insisté sur le rôle que doit jouer l'université pour la promotion de l'entreprise, la stabilité du front social, tout en mettant l'accent sur la situation qui prévaut dans certains pays de la région. Dans ce cadre, il a souligné la nécessité de prendre en charge les préoccupations des citoyens, compte tenu de la situation prévalant dans la rive sud de la Méditerranée. Aussi, a-t-il appelé à traduire «nos divergences dans un dialogue social sincère pour garantir la cohésion des forces agissantes». En ce qui concerne la création d'emplois, le président de la Cgea a demandé aux autorités d'aider les petites et moyennes entreprises pour leur permettre de se développer et, partant, créer des postes de travail. «Nous attendons la mise en place d'une convention avec le ministère de l'Habitat», a-t-il dit. Revenant sur l'épineux problème du logement, il a affirmé que le patronat avait reproché au ministère de l'Habitat le fait d'avoir recouru aux entreprises étrangères pour la réalisation des logements promotionnels. Cela étant, le président de la Cgea estime que «la bonne gouvernance économique, c'est celle qui fait au mieux», tout en rappelant que «l'intérêt des opérateurs économiques se trouve dans l'intérêt suprême du pays». Dans ce cadre, il a souligné que la crise financière, qui a «mis à genoux certains Etats européens, américains et asiatiques», contraint certains pays à orienter leur politique monétaire vers les pays riches en matières premières et qui ont de l'argent. Enfin, M. Yousfi a invité l'Université à se rapprocher des organisations patronales pour connaître leurs préoccupations et voir comment résoudre le problème du chômage dont souffrent les diplômés. Par ailleurs, le recteur de l'université de Guelma, Mohamed Nemamcha, a donné une conférence traitant de «l'économie et emploi égale employabilité : université un acteur dans la cité». M. Nemamcha s'est intéressé notamment au capital humain, pierre angulaire de la théorie de la croissance économique. Le professeur a affirmé que l'insertion professionnelle des diplômés de l'enseignement supérieur et de l'employabilité, une faculté d'une personne à s'insérer dans le marché du travail, qui suppose une capacité d'adaptation permanente aux changements économiques, est au cœur de la réflexion et des préoccupations du secteur. Avec force arguments, il dira que l'employabilité est le noyau central de la formation, car elle se situe en amont de l'insertion professionnelle et détermine la cohérence des formations et des exigences du marché du travail. La formation universitaire, a-t-il estimé, doit non seulement satisfaire ses missions traditionnelles, mais aussi, et surtout, porter les exigences du monde de l'entreprise pour favoriser l'émergence d'une culture managériale de la relation université-environnement socioéconomique. Pour atteindre cet objectif, l'orateur a estimé nécessaire de construire des parcours de formation préalables à l'emploi en partenariat avec le secteur socioéconomique et ce, en développant chez les diplômés universitaires, entre autres, des capacités d'adaptabilité au marché du travail.