Photo : Fouad S. «Nous nous réjouissons de la décision prise par le président de la République relative à la dépénalisation de l'acte de gestion» C'est en ces termes que M. Habib Yousfi, président de la Confédération générale des entrepreneurs algériens (CGEA) a exprimé sa satisfaction quant à la mesure de la dépénalisation de l'acte de gestion annoncée récemment. Intervenant sur les ondes de la radio chaine III, le patronat a souligné que cette mesure libérera les financements au profit notamment des PME-PMI. «Il s'agit, pour nous, de la levée de la contrainte dans laquelle les banques se drapaient pour ne pas donner de crédit aux entreprises. Avec cette décision, les banques sont au pied du mur», souligne M. Yousfi avant de souligner que les banques doivent jouer pleinement leur rôle pour la relance de l'outil productif et principalement les PME. Il va sans dire que ce secteur est générateur d'emplois, raison pour laquelle il doit être plus soutenu. «Il y a 450 000 PME-PMI. Si chacune d'elles emploie 5 personnes, imaginons l'ampleur des pertes si celles-ci se trouveraient sans financements», s'est-il interrogé avant d'ajouter que les pertes d'emplois seront énormes. Il va sans dire que les banques bloquent l'octroi des crédits, notamment au privé en avançant l'argument de risque de remboursement. Pour appuyer ses dires, le président de la CGEA a fait savoir que seulement 6% des crédits sont accordés aux privés contre 80% attribués au secteur public. Sur la lancée, il a estimé que «c'est le secteur public qui n'a pas pu rembourser la totalité des crédits pour lesquels il s'est engagé». Libérer les financements est plus que primordial pour la relance économique, soutient le président de cette organisation patronale indiquant que cette question sera soulevée lors de la prochaine tripartite. «Nous devons trouver des solutions pour booster l'ensemble des entreprises petites et moyennes qui gravitent autour de la production nationale. Les banques disposent de 1300 milliards DA qui ne sont pas mis à la disponibilité de l'économie». La CGEA a, selon lui, fait des propositions notamment en matière de régulation sur le plan économique. «Malheureusement, ce que nous revendiquons actuellement est partiellement pris en charge. Il reste cependant quelques problèmes à résoudre, principalement ceux liés à la création de l'emploi au niveau des PME-PMI», souligne-t-il avant de déplorer encore une fois que «les entreprises se trouvent ligotées par l'indisponibilité des moyens financiers». La CGEA soutient qu'il est temps d'enclencher le processus d'assainissement de l'administration. Une démarche qui doit se faire avec des critères transparents. Du coup, il déplore le fait que le secteur privé est marginalisé quant à l'accès aux marchés publics. A ce sujet, il a précisé que malgré les instructions du président de la République selon lesquelles le secteur économique public et privé doit participer dans le cadre à la commande publique autrement dit au marché public, les opérateurs privés trouvent des difficultés d'accès. «Il faut savoir que les marchés publics relèvent d'un système relationnel», a-t-il souligné avant de mettre l'accent sur la nécessité de mettre en place «des critères de visibilité dans l'attribution des marchés».