Les issues du «printemps arabe» prendront des années du fait que la situation dans les pays concernés de la région «n'est toujours pas claire» et que la nature des futurs régimes n'est «pas connue», a indiqué hier à Paris un expert en relations internationales, Thierry de Montbrial. Présentant le rapport annuel mondial sur le système économique et les stratégies (Ramses 2012), le directeur de l'Institut français des relations internationales (Ifri) a estimé qu'autant les révoltes dans les pays arabes «étaient imprévisibles», autant «leurs issues ne sont pas encore dessinées». «Nous n'avons aucune information sur les forces en place en Libye et les fruits de la révolution en Egypte, qui n'en n'est pas une, ne semblent pas profiter aux jeunes qui se réunissaient sur la place Al-Tahrir» pour exiger le départ du président Moubarak, a indiqué l'expert, lors d'une conférence de presse qu'il a animée avec d'autres membres de l'Ifri. Selon lui, en cas d'enlisement en Libye, «nous (la France et les forces coalisées) serions condamnés à en subir longuement les conséquences sur de nombreux plans».