La bande dessinée en Algérie occupe une place «importante» parmi les activités culturelles, estime Mustapha Nedjaï, artiste peintre et membre du FIBDA, Festival international de la bande dessinée en Algérie. Il affirme que «ce festival, premier du genre en Algérie, a réussi à réunir, en même temps et au même endroit, autant d'artistes de différentes nationalités». Plus d'une centaine de planches comprenant des bandes dessinées qui traitent de divers thèmes socioculturels. Il indique, par ailleurs, que la BD était déclarée «sinistrée» depuis des années et il fallait redorer son blason, en invitant des bédéistes étrangers à venir animer des ateliers pour les jeunes talents et leur permettre ainsi de se frotter aux talents mondiaux du 9e Art. Il a souligné également qu'à travers l'organisation de cette manifestation, l'idée principale du comité de la FIBDA est de sensibiliser les pouvoirs publics sur l'intérêt d'ouvrir une section spéciale d'enseignement de la BD à l'Ecole des Beaux-Arts et lui octroyer un fonds dans cette perspective. Mustapha Nedjaï tient à souligner que l'Algérie est considérée comme pionnière dans le domaine de la BD au Maghreb, dans le monde arabo-musulman, et même en Afrique, même si les bédéistes nationaux sont des autodidactes qui n'ont bénéficié d'aucun encadrement au cours de leur apprentissage. Il fera rappeler, ensuite, que l'Algérie a été considérée, pendant de longues années, comme un tremplin de la BD dans le Maghreb, voire dans le monde arabe. Interrogé sur les habitudes de lecture des Algériens, M. Nedjaï répondra : «Le citoyen algérien, de nature, s'intéresse à la bande dessinée.» Avant de conclure : «Notre culture, nos traditions et nos coutumes nous donnent une belle couleur».