George Mitchell, l'émissaire américain pour le Proche-Orient, a clôturé, hier, sa navette, la neuvième, par un appel qui montre qu'il ne sous-estime pas les difficultés. «Quiconque croit réellement dans la paix doit prendre la responsabilité d'actes permettant de réaliser cet objectif», dit-il faisant état de la «volonté» de Washington de parvenir à une «paix globale qui ne peut être assurée que par une solution comprenant deux Etats», israélien et palestinien. George Mitchell qui a vu et revu tout le monde politique de la région, est reparti sans résultats tangibles, sinon celui d'avoir révélé les divisions israéliennes et une unité de façade palestinienne et obtenu un accord des deux parties d'envoyer dans deux semaines aux Etats-Unis leurs représentants pour discuter. Si le ministre de la Défense, le travailliste Ehud Barak juge que le moment est venu «d'avancer d'un pas déterminé» vers un règlement global «gagnant-gagnant», son collègue des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, croit que l'objectif affiché par l'émissaire américain - de parvenir à une «relance rapide» des négociations israélo-palestiniennes, «pas essentiel» vers une paix globale - est «impossible à obtenir». Même Mahmoud Abbas qui était ouvert à toutes les concessions ne semble plus croire en l'Etat palestinien indépendant et viable avec un Netanyahu au pouvoir. «L'autorité palestinienne ne négociera pas avec Israël un Etat aux frontières provisoires quel qu'en soit le prix», affirme le négociateur en chef palestinien, Saëb Erekat, à la chaîne Al Arabia. Comme les autres Palestiniens, y compris ceux de Hamas, il redoute que les Etats-Unis qui ont des soucis avec leurs chantiers en Irak et Afghanistan, ne pactisent avec Israël pour faire pression sur Mahmoud Abbas. Fatah hausse le ton aussi. Il s'oppose à toute reprise des négociations avec Israël sans un arrêt complet de la colonisation. «Il n'y aura pas de relance des négociations dans un avenir prévisible», reconnaît le porte-parole d'Abbas, Nabil Abou Rdaïnah. Barack Obama a fait d'une prompte solution du conflit israélo-palestinien une priorité diplomatique, mais le sommet tripartite qu'il a organisé en septembre à New York avec Mahmoud Abbas et Benjamin Netanyahu s'est soldé par un échec.