L'Algérie a besoin aujourd'hui plus que d'une identification des secteurs susceptibles de créer de la richesse, au demeurant utile comme approche complémentaire, d'une action intensifiée en direction des secteurs dont il est admis qu'ils sont des gisements avérés de croissance, et dont le rendement, une fois stimulés, est autant optimum que rapide. Ces secteurs ont pour qualité de répondre à des stimuli économiques et financiers, atteignant une maturité dès les premières années de cet investissement, pouvant même permettre, dès cette étape, de puiser en eux les moyens humains et financiers pour poursuivre le processus de leurs développement jusqu'à son terme. Ce procédé a certainement un nom en économie, mais là n'est pas notre propos, tant la réalité plaide, sans théorisation, pour ce genre d'approche, qui concernerait notamment les secteurs de l'agriculture et du tourisme. Ces deux secteurs sont en effet particulièrement souples en matière de dynamisation, offrant la possibilité, contrairement au secteur de l'industrie lourde, d'une progression partielle qui ne s'accommode, cependant, pas de l'absence des éléments de base sans lesquels aucun développement quel qu'il soit n'est possible. Entendre par là l'absence d'infrastructures qui sont le socle du progrès économique. C'est dans ce sens que l'action prioritaire de l'Etat s'est focalisée sur la lancinante question des projets structurants, attaquant frontalement le développement des routes, des barrages et autres grands ouvrages. Ce qui a eu le mérite de procurer à de nombreux secteurs une rampe de lancement en matière de dynamisation des activités, ceux pouvant le mieux profiter de cette situation étant, avec le commerce, l'agriculture et le tourisme. Pour peu qu'ils connaissent un développement allant dans le sens des effets recherchés et des objectifs fixés à très long terme, ces deux secteurs ont les moyens structurels de connaître une croissance continue sans souffrir de leurs performances globales en matière de contribution au PIB national. Autrement dit, un dollar de plus dans ces secteurs sera chaque année le bienvenu, d'autant qu'il n'est rien, en tant que soi, mais juste le signe d'une vitalité sectorielle qui aura le mérite de susciter des effets sociaux et économiques bénéfiques pour l'Algérie, à savoir la création de centaines de milliers d'emplois et un développement local déterminant pour l'Algérie, qui a connu une déstructuration en matière de distribution des populations du fait des politiques antérieures, mais aussi du fait de la crise des années 90. Quoi qu'il en soit, le tourisme comme l'agriculture, avant d'être les armes d'une conquête économique de la mondialisation, sont d'abord les armes d'une économie en devenir qui cherche à se libérer de l'emprise menaçante des importations.