Le président du Paradou AC, Kheïreddine Zetchi vient de jeter un pavé dans la mare, appelant les deux instances du football national, la LNF et la FAF, à «l'instauration d'un championnat à blanc pour l'actuelle saison (2011-2012) et le prochain exercice (2012-2013). Il appuie son motif sur un constat poignant de la réalité : «Au train où vont les choses, l'expérience professionnelle en Algérie est vouée à l'échec. Je pense que tout le monde est d'accord avec moi quand je dis qu'on est en train de dévier du véritable objectif de l'instauration du système professionnel en Algérie». L'initiateur de la jeune académie du Paradou, pépinière de futurs talents, ne va pas sans évoquer, sur un ton amer et plein de certitude, «l'absence totale de formation, l'inexistence d'infrastructures ainsi que les difficultés financières auxquelles est confrontée la grande majorité des clubs, au point que, dira-t-il, leurs sociétés respectives sont menacées de faillite». Plus, il mettra l'accent sur la «croissance injustifiée de la valeur financière des joueurs sur le marché national, alors que tout le monde est convaincu que le niveau de notre championnat ne cesse de se détériorer». A plus forte raison lorsque, tonnera-t-il, «90% du budget des clubs professionnels en Algérie est utilisé pour la couverture des salaires faramineux des joueurs. Une situation qui n'augure rien de bon, tient-il à faire remarquer. La réflexion du boss de Paradou AC peut paraître absurde pour d'aucuns, voire une plaisanterie de mauvais aloi, mais elle n'est pas dénuée de fondement surtout quand on sait que nombre de clubs de l'élite ne disposent même pas d'un stade homologué, au moment où d'autres demeurent des SDF, négociant leur domiciliation, à l'image du doyen des clubs qui, rappelons-nous, avait eu cette opportunité, à l'ère de la réforme, plus précisément dans les années quatre-vingts du siècle dernier, d'obtenir une assiette foncière à Zeralda pour ériger son «temple». Une infrastructure qui pouvait se révéler, à bien des égards, une rampe de lancement pour l'équipe chère à Bab el Oued avec un centre de formation, une école, une structure hôtelière, la capitalisation du label du club et tutti quanti. Ce n'est pas moins faux aussi pour l'équipe de la ville des Genêts ou celle de Soustara dont le souci majeur est de s'attacher les services de joueurs à coups de dizaines de milliards pour ne briller que dans le très court terme. Ni plus ni moins.