Après deux reports, le FLN a finalement tenu ce week-end son université d'été à Alger. Près d'un millier de militants ont pris part à ce rendez-vous, aux côtés de hauts cadres et ministres issus du parti. Intervenants dans une conjoncture conflictuelle, les assises de cette université ont été axées sur la décentralisation de la gestion des assemblées élues. Une thématique répondant aux préoccupations de l'heure et impliquant des experts et universitaires pour engager une réflexion et parvenir à des recommandations confortant les réformes politiques profondes annoncées le 15 avril dernier par le président de la République. Le code communal étant approuvé, l'heure est à l'étude du code de wilaya, les lois organiques sur le régime électoral et bien d'autres textes de loi liés à cette échéance électorale. Après avoir exhorté, les militants du parti à la mobilisation pour assurer un climat propice à l'aboutissement des réformes initiées par le président de la République et dissuader tous ceux qui veulent faire sombrer l'Algérie dans le chaos qu'elle a eu à subir durant la décennie noire, le secrétaire général du FLN, M. Abdelaziz Belkhadem, a longuement insisté sur l'importance de la décentralisation. «Elle accorde aux élus locaux toutes les prérogatives leur permettant de répondre favorablement aux doléances et préoccupations des citoyens» a-t-il souligné, estimant qu'elle répond aux exigences de la bonne gouvernance. «Le nombre de communes est-il compatible avec la densité de la population dans certaines régions ? Est-il en mesure de répondre aux besoins des citoyens ? Les 48 wilayas du pays sont-elles en mesure d'encadrer, comme il se doit, les APC et les dairas ? Quelles sont les méthodes appropriées pour faire de la wilaya un espace afin de consolider le développement local et les activités relatives et spécifiques à chaque commune ?», s'est interrogé le SG du parti estimant qu'il est temps de valoriser les acquis et pallier les défaillances. Selon M Belkhadem, la décentralisation ne signifie ni déconcentration, ni fédéralisme, ni régionalisme. Elle consiste à assigner aux élus des missions qui leur permettent la prise en charge des problèmes des citoyens, d'autant que la donne a changé réellement . L'Algérie qui comptait, il y a à peine quelques années, 20 millions d'habitants, en compte actuellement 40 millions, répartis sur 48 wilayas et 1541 communes. Une croissance démographique importante, mais sans avoir eu son parallèle en termes de développement économique, du moins local. C'est dans cet esprit que s'inscrivent les recommandations prises au terme des travaux des deux ateliers issus de cette université. Les rapporteurs ont, d'ailleurs, mis l'accent sur la crédibilité dans la relation entre l'administration et le citoyen. Ils estiment qu'il faut donner aux assemblées élues les prérogatives qui leur permettent de s'impliquer dans les programmes de développement à même d'impliquer la société civile dans tous les projets allant dans ce sens. Ils estiment qu'il est temp d'accorder l'autonomie financière aux APC. Une approche qui profitera au développement local en fonction de la spécificité de chaque commune. Ce ne sont que des propositions ouvrant la voie à d'autres débats d'autant que l'Algérie s'apprête à préparer une échéance électorale de grande importance. Il est à souligner que M. Belkhadem procédera aujourd'hui à l'installation de la commission nationale de préparation des élections législatives et locales de 2012.