Les syndicats autonomes n'ont pas mis de temps pour réagir aux décisions de la tripartite. Ces derniers estiment que cette nouvelle échéance n'a pas répondu aux attentes des travailleurs. Le secrétaire général du Conseil des lycées d'Algérie (CLA) indiquera que les conclusions de cette rencontre serviront plutôt les intérêts du patronat de par les mesures incitatrices accordées et des hauts cadres de l'Etat ayant des salaires de base indexés sur le Snmg. Iddir Achour qualifie cette réunion de «décevante». Et ce n'est nullement « l'augmentation du Snmg qui pourra rassurer le monde du travail qui s'attendait à mieux», ajoutera le SG du CLA. Même son de cloche chez le coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane. Celui-ci indiquera que les travailleurs s'attendaient au minimum à une réduction de l'IRG et l'abrogation de l'article 87 bis du code du travail. Rien de cela n'a été conclu. C'est pourquoi, notre interlocuteur estime que les résultats de cette tripartite ont été «une montagne qui a accouché d'une souris». Le chargé de communication du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), Messaoud Boudida soulignera que la tripartite n'a pas pu répondre aux aspirations des travailleurs. «L'abrogation de l'article 87 bis, tant attendue par le milieu du travail, n'a pas eu lieu. Idem pour l'annulation de l'IRG, alors que la revalorisation du SNMG ne touchera que les smicards et les hauts salaires», soulignera-t-il. Les arguments avancés pour justifier la non-suppression de l'IRG et le maintien, contre vents et marrées, de l'article 87 bis n'ont pas convaincu notre interlocuteur qui parlait plutôt de l'échec de la politique salariale suivie jusque-là. Le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp) considère que «c'est une copie conforme des précédentes rencontres. Nous ne sommes pas surpris des conclusions finales qui étaient prévisibles», affirme son président Lyes Merabet. Et d'expliquer que «les marges de manœuvres y étaient très réduites puisque toutes ces mesures ont été inscrites bien avant dans la loi de finances complémentaire 2011 et la LFC 2012». Le Snpsp indique que l'augmentation du Snmg à 18000 dinars est une décision insuffisante. Les professionnels de la santé exigent un Snmg à 35000 dinars. Il est à souligner que l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) s'est dite, quant à elle, satisfaite des conclusions. Son secrétaire général, Sidi Saïd estimera qu'il s'agit d'une victoire syndicale du moment où le SNMG a été augmenté de 20% alors que l'article 87 bis «va disparaître une fois l'évaluation des incidences fiscales faite».