Au moment où les syndicats autonomes ont décidé d'organiser un sit-in, aujourd'hui, devant la résidence Djenane El Mithak où se dérouleront -pendant deux jours- les travaux de la 13ème Tripartite, pour faire pression sur le gouvernement, le Conseil des lycées d'Alger (CLA) met en garde les travailleurs de la Fonction publique contre les faux espoirs nourris par les précédentes Tripartites et qui ne visent, selon lui, qu'«à acheter le mécontentement social par un marketing syndical sur des questions légitimes». Dans une contribution sur les enjeux de la Tripartite, le CLA ne se fait pas d'illusion sur les conclusions qui découleront de ce rendez-vous prévu aujourd'hui. Pour le porte-parole du CLA, Achour Idir, les partenaires de cette Tripartite -Gouvernement, UGTA et Patronat- se féliciteront, comme à l'accoutumée, de la réussite du pacte économique et social ainsi que de l'amélioration du pouvoir d'achat des Algériens qui vivent en réalité dans une misère apparente. Plus explicite, le CLA estimera que l'augmentation du SNMG à 15.000 dinars, avec un aménagement de l'article 87 bis, ainsi que l'application de la loi pour les employeurs afin de recruter le personnel mis à leur disposition, dans le cadre des différentes formules de la direction de l'Action sociale (DAS), feront l'objet d'un marketing médiatique comme acquis arrachés par la Centrale syndicale en faveur des travailleurs dans l'objectif de les détourner des vrais dossiers. Le CLA évoquera, également, la question de la retraite dont les lois seront, selon lui, modifiées et les acquis remis en cause à travers, entre autres, de l'annulation de la retraite anticipée et proportionnelle, l'augmentation du nombre d'années de cotisation pour le départ à la retraite, de 32 à 40 ans, et l'augmentation de l'assiette de calcul du montant de la pension de la retraite sur la moyenne des 10 dernières années au lieu de 5 actuellement. Il s'agira ensuite, souligne le CLA, de durcir les lois relatives au droit de grève et de manifestation et le renforcement des lois permettant le recours à la justice pour réprimer tout mouvement social revendicatif. Tout en dénonçant l'opacité avec laquelle sont traités les dossiers stratégiques qui engagent l'avenir des travailleurs, le CLA réitère ses revendications à savoir l'augmentation du SNMG par l'augmentation de la valeur du point indiciaire (qui doit être indexé sur les prix réels) et l'abrogation de l'article 87 bis, en plus de la promulgation d'un régime indemnitaire, répondant aux risques encourus par le poste de travail et les motivations nécessaires à l'exercice du métier, qui doit représenter 80% du salaire de base. Le CLA plaide également pour une retraite après 25 ans de service, calculée à 100% sur la moyenne des 12 derniers mois, et pour la dissolution des œuvres sociales et leur octroi sous forme de 13ème et 14ème mois de salaire, ainsi que la modification du statut général de la Fonction publique pour mettre fin à la contractualisation et donner une visibilité claire à la carrière des fonctionnaires.