Au moment même du retrait Six ans après l'invasion barbare de l'Irak, les GI's quittent les villes irakiennes pour s'installer à la périphérie urbaine dans la perspective du départ final. Endeuillé par la mort de 4 soldats américains, survenue la veille, l'événement fort attendu est placé sous le sceau de la restauration de la souveraineté nationale. Il scelle l'échec intégral de l'occupation et du recours à la force qui caractérise l'essence même du projet impérial du Grand-Moyen Orient (GMO) dont le « nouvel Irak » est présenté en modèle réduit. Et, si l'opinion américaine a, dans une large majorité, exprimé sa satisfaction, les mythes fondateurs de l'empire se sont écroulés sur les cendres du nouvel ordre producteur en série de chaos et de guerre civile. Une nouvelle ère se présente. Elle pose fondamentalement les défis de reconstruction et de stabilisation d'un pays en ruines.La réappropriation de la « zone verte », symbole s'il en fût de la présence militaire étrangère et de l'aliénation de la souveraineté irakienne, dicte l'enjeu de la stabilisation et de l'arrêt de la violence sévissant durement et à coût humain fort élevé (200 morts en quelques semaines). Ce défi au scepticisme est brandi par le Premier ministre, Nouri El Maliki, lorsqu'il affirme que « ces derniers (les sceptiques) prenaient de faux prétexte pour justifier leur soi-disant opposition et ont donné le feu vert aux terroristes pour tuer le civil ». L'enjeu irakien se suffit de la bataille contre le mouvement insurrectionnel, animé par les affidés d'El Qaïda, des « tekfiris » (sunnites extrémistes) et des baâthistes. La question de la sécurité est désormais dévolue aux 500.000 policiers et aux 250.000 militaires. Mais, à l'effet d'éliminer les causes profondes de l'occupation américaine (chômage, pauvreté, absence des conditions minimales de vie…), l'œuvre de reconstruction a toute son importance pour réhabiliter la confiance populaire et la crédibilité de l'Etat irakien qui entame son retour sur la scène internationale. Au moment même du retrait des GI's, les compagnies pétrolières étrangères, à l'image de la british BP et de la chinoise CNPC, reprennent pied sur un marché prometteur. Dans ce qui est considéré comme le « premier investissement » étranger, ils ont raflé haut la main la mise Roumaïla.