Photo : Slimene S.A. Evoquer les péripéties vécues par les malades à la recherche du médicament pour calmer leurs douleurs ou traiter leurs maladies chroniques et le manque de médicaments dans les hôpitaux et les pharmacies et tenter de trouver des solutions. Tels sont les principaux objectifs de la rencontre qui a regroupé hier au centre de presse El-Moudjahid le président du Réseau des associations de lutte contre les maladies chroniques, le directeur général de la pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), les représentants des ministères de la Santé, du Travail et de la Sécurité sociale ainsi que les représentants du mouvement associatif. «Ce débat entre toutes les parties concernées débouchera, peut-être, sur des solutions ou des dispositions à prendre pour que le malade ne mourra pas par manque de médicaments», explique Hamid Bouallègue, président du Réseau des associations des malades chroniques. «Le manque de médicaments pour traiter les maladies chroniques se pose avec acuité. Les ruptures de stock que ce se soit au niveau des hôpitaux ou dans les officines sont vécues avec angoisse», témoigne Mme Gasmi, présidente de l'association Nour Doha d'aide aux malades cancéreux. «Des malades viennent d'Illizi pour leur traitement en radiothérapie et repartent bredouilles faute de disponibilité de médicaments», précise-t-elle. Mais pour le DG de la PCH, la disponibilité des médicaments existe au niveau des établissements hospitaliers et au niveau de la centrale d'achat. «Depuis trois ans, la facture des produits cancéreux de très bonne qualité a augmenté pour atteindre les 2 milliards de dinars», affirme-t-il. Il précise que les produits d'oncologie représentent 37% des achats sur les 600 produits hospitaliers. Autre son de cloche, celui du secrétaire général de l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (UNOP), Nabil Mellah. «Il faut une véritable politique de lutte contre le cancer comme cela s'est fait en France sous l'impulsion de Chirac où tous les partenaires sont associés», soutient-il. Pour M. Ouahdi, directeur de la prévention au niveau du ministère de la Santé, le problème réside dans la gestion du médicament dans les hôpitaux. «Ce n'est nullement faute de budget puisque l'Etat injecte de grosses sommes d'argent pour l'achat de médicaments», dit-il. Pour ce responsable, il faut établir une transparence dans le chapitre médicament au niveau des hôpitaux. Pour le représentant du Syndicat national des pharmacies et des officines (SNAPO), ce sont tous les problèmes inhérents à la politique de la santé qui sont à revoir. Et de poser la question de la vaccination anti-grippale dont les pharmacies ont été exclues cette année. Messaoud Ouaza, ancien cadre supérieur de la Santé à la retraite, a mis en exergue les potentialités que recèle l'Algérie en matière d'industrie pharmaceutique. Pour ce vieux routier de la santé, beaucoup reste à faire dans ce domaine de souveraineté nationale. Il a aussi insisté sur l'identification des problèmes car, affirme t-il, le médicament concerne plusieurs ministères dont le Travail, les Finances et la Santé. Mais le Dr Ouahdi a répliqué que ces problèmes se posent du fait du manque d'une stratégie cohérente de la direction de la pharmacie et de la direction des structures de santé. Il a encore réaffirmé que le problème de la rupture des stocks des médicaments se pose au niveau des hôpitaux.