Touchant particulièrement les garçons, l'hémophilie est une des plus fréquentes pathologies héréditaires hématologiques en Algérie. La prise en charge souffre de nombreuses carences, tant sur le plan diagnostique que thérapeutique. D'après les statistiques avancées par les médecins, 1128 cas sont aujourd'hui recensés et près de 60% sont des adultes. Selon eux, ce nombre de cas ne reflète pas la réalité. Le nombre attendu est environ de 2500 cas. Maladie chronique, ses symptômes cliniques sont l'hémorragie des muscles et des articulations et la persistance de ces symptômes peut provoquer des séquelles orthopédiques et un handicap à vie. Sa prise en charge demeure encore insuffisante en Algérie, que ce soit au niveau du diagnostic ou des traitements. Les médicaments, qui coûtent excessivement cher, ne sont pas à la portée de tout le monde. Ce qui, en fait, entraîne des complications très graves et handicapantes pour le malade, notamment le handicap moteur. « Un flacon de 500 unités coûte 10 000 Da, soit une dose suffisante pour un enfant ayant une hémorragie modérée », précise-t-on. Plaidant pour la mise en place d'un programme national et l'organisation d'un réseau avec des paliers de soins, les médecins souhaitent mettre en place un registre national. L'objectif principal pour ces derniers est que les malades arrivent à se faire soigner tout de près de chez eux. Un problème que la fondation compte prendre en charge. Dans un communiqué rendu public hier, l'association des hémophiles interpelle les autorités publiques, afin de mettre fin aux ruptures de stock des médicaments. « Après la grande rupture de stock que les malades hémophiles ont vécue à travers le territoire national le mois de juin dernier, les malades hémophiles vivent toujours ce manque permanent dû à un déséquilibre entre l'offre globale et la demande, sachant que cette dernière est bien évidemment largement supérieure », souligne Mme Lamhène en citant le problème de rupture vécu par les malades de Tizi Ouzou. elle s'interroge sur les raisons de cette rupture, vu la gravité de la maladie et du drame que peut causer un accident hémorragique en l'absence de médicaments. « Les hémophiles se trouvent encore une fois ignorés, laissés-pour-compte car confrontés, une fois de plus et en moins d'un an, à une rupture au niveau de la pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) », regrette-t-elle.