- Bientôt un observatoire africain des mines en Algérie Organisée par le Conseil national économique et social (Cnes) en liaison avec le comité interministériel, présidé par le ministère de la Défense nationale et associant plusieurs ministères, la rencontre sur le déminage humanitaire au service du développement humain, a eu lieu ce jeudi à Alger, en présence de représentants de plusieurs départements ministériels pour ne citer que ceux des Moudjahidine, de l'Intérieur et des Collectivités locales, de la Santé, de la Solidarité nationale et des Affaires étrangères. Dans son allocution d'ouverture, le président du Cnes, Mohamed Segheir Babes, a réitéré l'engagement et la détermination de l'Algérie pour «un monde sans mines» dans le sillage de la mise en œuvre de la convention d'Ottawa. «Malgré les difficultés qu'elle a vécues, l'Algérie a adhéré au dispositif de la convention d'Ottawa, laquelle a fixé l'échéance de 2012 pour l'élimination des mines antipersonnel dans le monde. L'Algérie a accepté de se désarmer par rapport à ceux qui nous veulent du mal», dira le président du Cnes qui regrette, dans la foulée, la non-adhésion de certains pays voisins à la convention d'Ottawa. D'ailleurs, pour sa part, le représentant de la Campagne internationale de déminage humanitaire (CIDH), a souhaité que les efforts humanitaires des autorités algériennes dans le domaine du déminage soient l'exemple à suivre par d'autres Etats de la région ce qui les encouragera, poursuit-il, à ratifier la Convention d'Ottawa. Pour manifester l'intérêt que porte le pays au domaine, le président du Cnes a annoncé la création prochaine d'un institut de formation spécialisé dans les mines de même un observatoire africain en la matière. S'agissant des actions entreprises par l'Algérie dans le domaine, le colonel Ghorabi qui préside le Comité interministériel de suivi de l'application de la Convention (Cisacomap) a souligné que 2531 km des frontières Ouest et Est du pays, où l'armée coloniale avait disséminé près de 11 millions de mines, ont été traités par l'ANP. Dans sa communication chiffrée, le colonel cite près de 8 millions de mines détruites depuis l'indépendance. Plus de 3200 victimes des mines héritées de l'époque coloniale ont été enregistrées jusqu'au 31 décembre 2008, poursuit l'orateur. S'agissant des résultats obtenus, il cite 1482 lignes traitées par les techniciens du déminage de l'ANP, avec la restitution de 50.000 hectares nettoyés. Pour la période allant de septembre 2004 à septembre 2009, il a indiqué que 2000 hectares ont été également nettoyés et remis aux propriétaires. Le représentant du PNUD, Mamadou Mbaye, a souligné, dans un message adressé aux participants à cette rencontre, la haute compétence technique du Comité interministériel algérien. Pour sa part, Mme Nouria Remaoun, directrice du Centre de recherches en anthropologie sociale et culturelle (CRASC) qui cite les résultats d'une récente enquête effectuée, a relevé qu'il y a une diminution en termes de victimes et du nombre de zones minées en Algérie depuis 1962. Selon l'enquête du CRASC, il ne reste à présent que 17 communes où le risque d'explosion de mines antipersonnel (MAP), est identifié. Signalons enfin que l'Algérie a ratifié, en 2001, la Convention d'Ottawa portant élimination totale des MAP et interdiction de leur stockage, .