Il est vrai que le sujet est en vogue : dialogue des civilisations et des cultures. Mais pouvait-on faire autrement ? C'est-à-dire, obéir à l'autre monde, celui du clash tant souhaité entre le monde musulman et l'Occident. En tout cas, ce n'est apparemment pas la conduite de l'Union européenne dont la commission algérienne qui a convié mercredi et jeudi derniers de nombreux penseurs, intellectuels et écrivains des deux rives (Mustapha Cherif, Fadela M'rabet, Azzouz Beggag, Amine Zaoui, Hamid Grine, Andrew Hussey (Grande-Bretagne)…) autour d'une rencontre baptisée : «Le dialogue interculturel et le rôle des écrivains dans la promotion de la diversité», placée sous le patronage du ministère de la Culture. Deux jours durant lesquels une thématique riche et variée a traité de l'ensemble des volets relatifs à ce dialogue souhaité de toute part. Et que des intellectuels de la trempe de Mustapha Cherif, qui a insisté dans sa conférence intitulée «L'Universel et le spécifique» sur la nécessité, sinon l'urgence, de rapprocher l'ensemble des acteurs de la pensée en Méditerranée à travers un dialogue franc, clair et positif. Avant lui, dans son allocution d'ouverture, la chef de la délégation européenne en Algérie, Laura Baeza, a indiqué que cette rencontre s'inscrit pleinement dans la continuité politique européenne de l'échange interculturel. «A contrario du supposé choc des civilisations, le message européen a toujours été celui du dialogue», a-t-elle martelé en parlant d'un pilier du partenariat euro-méditéranéen, et qu'elle était fière de souligner que cette rencontre est la première du genre qui soit organisée dans la région. Dans son intervention, l'écrivain anglais Andrew Hussey a appelé à concevoir la littérature comme un outil efficace dans ce rapprochement et que de par son essence, la littérature méditerranéenne n'a aucune frontière. Fadéla M'rabet a, elle, de son côté, fait valoir l'élément de la mixité des cultures dans l'écriture.