La fracture numérique se définit comme la disparité d'accès aux technologies informatiques, notamment Internet qui est fortement marquée entre les pays riches et les pays pauvres, d'une part, et entre les zones urbaines denses et les zones rurales, d'autre part. Mais la définition de la notion de fracture numérique est plus complexe que cela ; elle concerne les inégalités dans l'usage et l'accès aux technologies de l'information et de la communication comme les téléphones portables, l'ordinateur ou le réseau Internet. La fracture numérique ne représente donc qu'une toute petite partie de l'ensemble des inégalités de développement, mais qui demeure problématique, à la fois au vu du rôle de l'information et de la communication dans la dynamique de progrès économique et social, et en tant que symptôme significatif d'un retard en développement. D'une manière générale, le fossé numérique peut être défini comme une inégalité face aux possibilités d'accéder et de contribuer à l'information, à la connaissance et aux réseaux, ainsi que de bénéficier des capacités majeures de développement offertes par les technologies de l'information et de la communication. Ces éléments sont quelques-uns des plus visibles du fossé numérique, qui se traduit en réalité par une combinaison de facteurs socio-économiques plus vastes, en particulier l'insuffisance des infrastructures, le coût élevé de l'accès. L'Algérie, dont le retard en matière de technologies de l'information et de la communication était très important il y a tout juste une décennie, a connu un développement très intense en la matière, et sa courbe, très fortement ascendante, devrait lui permettre à des horizons pas très lointains, dans quatre à cinq ans, de combler son gap numérique, du moins par rapport à ses voisins maghrébins. Mais cette vitesse de croisière que mène le pays vers les nouvelles technologies de l'information et de la communication ne doit pas se faire sur la seule base référentielle qui est celle du parc d'ordinateurs, même si ce symptôme statistique reste une donne qui éclaire sur l'accessibilité de l'outil technologique pour le plus grand nombre. En fait, l'absence de formation adéquate, le manque de création locale de contenus et la capacité inégale de tirer parti, aux niveaux économique et social, d'activités à forte intensité d'information sont aussi à prendre en compte et doivent éclairer et guider les constats qui sont faits dans le cadre du diagnostic global qui se trouve à l'origine de la stratégie de développement, en Algérie, des nouvelles technologies de l'information et de la communication. Ce qu'il y a d'intéressant en la matière et qui prête à l'optimisme, c'est que la fracture numérique, en présence d'une volonté politique et de moyens conséquents, peut être comblée très rapidement car les NTIC ont cette particularité de permettre des sauts numériques non contraignants en matière de suite des générations technologiques. Et quand on sait ce que les NTIC apportent autant au niveau social qu'au niveau de la gestion économique et administrative, il y a de quoi avoir hâte à cet avenir.