Photo : Mahdi I. Les travaux du Forum sur la coopération Afrique-Chine s'ouvrent aujourd'hui à Charm el-Cheikh en Egypte. L'Algérie sera représentée par M. Abdelaziz Belkhadem, ministre d'Etat, représentant personnel du président de la République. Il s'agit de préparer le second sommet Afrique-Chine qui se tiendra en 2010 en Egypte. Ce sommet devra concrétiser les engagements du premier sommet du genre, tenu à Pékin en novembre 2006 et qui a réuni 40 chefs d'Etat dont le président Abdelaziz Bouteflika. Pour les organisateurs, la rencontre devra examiner les moyens de mettre en œuvre «le consensus de Beijing» et entériner le plan d'action 2010-2012 afin de «renforcer la coopération entre la Chine et l'Afrique». Très dynamiques ces derniers temps, les investissements directs chinois en Afrique sont passés de 491 millions de dollars fin 2003 à 7,8 milliards fin 2008. Le continent africain est devenu en effet l'objectif numéro un en termes d'investissements des Chinois ces dernières années. Le commerce sino-africain a quintuplé en cinq ans, pour atteindre 50 milliards de dollars en 2006 et plus de 800 entreprises chinoises sont déjà implantées sur le continent noir. Des accords commerciaux d'investissement ont été signés avec 28 pays. Les échanges ne sont pas à sens unique puisque les exportations africaines vers la Chine elles aussi ont été multipliées par 30 en quinze ans. Pour ce qui est de l'Algérie, les échanges économiques se sont accélérés en 2008 avec la présence d'un important groupe de sociétés dans le domaine de la construction, des travaux publics, la recherche pétrolière et minière… Parmi les grands contrats attribués aux Chinois, la construction de 600 km d'autoroute pour plus de six milliards de dollars, un autre contrat de deux milliards de dollars pour la réalisation d'un réseau de transfert des eaux souterraines d'In Salah à Tamanrasset sur 750 km, des contrats sur la réalisation de programme de logements et plus de 3,5 milliards de dollars de contrats dans les chemins de fer. Par rapport à la coopération classique, souvent avec l'ancienne puissance, la Chine a innové en accordant des crédits préférentiels tout en annulant la dette de certains pays africains. «Elle a déjà annulé 10,9 milliards de dollars de dettes contractées par 31 pays d'Afrique» selon des chiffres officiels. Un geste appréciable qui se double de « droits de douanes les moins élevés pour les produits en provenance des pays africains ». En contrepartie la Chine s'assure une sécurité énergétique via des approvisionnements stables en pétrole. 38 millions de tonnes de brut importés en 2005, soit 30% des importations. Les observateurs notent que les enjeux sont multiples pour la Chine qui confirme son statut de grande puissance économique, il s'agit avant tout d'ouvrir de nouveaux marchés, de sécuriser ses approvisionnements en matières premières. De plus, la Chine peut se targuer d'un capital sympathie déterminant en raison de son soutien à plusieurs pays africains dans leur lutte pour leur indépendance. Cela dit certains n'hésitent pas à relativiser le poids de la présence chinoise en Afrique, les échanges avec le continent noir ne représentent qu'environ «4% des échanges globaux». Ce n'est pas uniquement la Chine qui s'intéresse au marché africain. Outre l'Europe et les Etats-Unis, il y a aussi d'autres nouvelles forces émergentes tel l'Inde et le Brésil qui s'intéressent à des forums économiques similaires qui prennent en compte l'essor de leur économie et son internationalisation.