Photo : Slimene SA. Hamid Grine, journaliste et écrivain algérien, reçoit aujourd'hui à la SAFEX une belle récompense, celle du Prix des libraires algériens 2009 pour son livre intitulé «ll ne fera pas long feu» paru aux éditions Alpha. Une consécration de plus pour ce romancier à la riche carrière. Auteur de plusieurs ouvrages à succès à l'instar du best seller «Lakhdar Belloumi», «Comme des ombres furtives», «Cueille le jour avant la nuit», «Chronique d'une élection pas comme les autres», «La Nuit du henné», «La dernière prière» et «Le Café de Gide ». Une question que l'on vous pose toujours et qui pourtant doit être posée, c'est celle de votre passage de l'écriture sur le sport, en particulier le football vers la littérature pure ? Je n'ai jamais fait de passage d'un département à un autre. En vérité, j'ai toujours écrit dans plusieurs rubriques (culture, société et politique). Et si j'ai versé dans la rubrique sportive, c'est simplement parce que j'avais une liberté d'expression. Puisqu'on parle de sport, vous, en tant qu'intellectuel, quelle est votre pronostic pour le match tant attendu qui déterminera l'équipe devant participer au Mondial 2010, un écrivain doit-il prendre parti ? Au-delà de ce que peut rapporter la presse algérienne et égyptienne, je reste confiant pour le match retour de la dernière phase de la qualification à la coupe d'Afrique et celle de la qualification au mondial 2010 en Afrique du sud. Pour la seconde tranche de la question, je réponds tout bonnement que l'écrivain est un homme et l'écrivain que je suis est optimiste quant au résultat. Je souhaiterais, en outre, la victoire des Verts mais aussi l'amélioration du niveau de vie social. Votre parcours professionnel a été jalonné d'une étape vécue dans la presse et il est normal qu'une telle période soit une source d'inspiration pour un des thèmes de vos romans, ce dernier roman confirme-t-il cette idée ? Dans mon roman, je n'évoque pas la presse de mon époque mais plutôt celle d'aujourd'hui. Il faut savoir que l'ancienne école de journalisme, malgré tous les aléas, comptait des professionnels. Cependant, la presse dont je parle aujourd'hui est celle qui a des intérêts mercantilistes. Vous attendiez-vous à recevoir le prix des libraires ? Sans ambages, non. Je ne m'attendais pas à un tel succès. Mieux encore, ce livre est épuisé dans certaines librairies et même chez mon éditeur. Il faut admettre que c'est un record. Votre roman est-il un miroir de la presse algérienne d'aujourd'hui ? Il reflète effectivement une certaine presse. Dans mon roman, le personnage campé par Hassoud expose ses défauts que l'on retrouve avec des degrés beaucoup plus élevés chez de «petits» directeurs de journaux. Ce roman a-t-il été écrit dans le style des autres ouvrages en particulier «La nuit du henné» et «Le café de Gide», c'est-à-dire sans l'emploi des adjectifs et les adverbes qui, d'après vous, constituent le cholestérol du style littéraire ? Comme dirait Claudel dans un adage populaire, la crainte de l'adjectif est le début du style. J'ai donc toujours été fidèle et obéi à une règle journalistique qui favorise l'emploi des phrases courtes, claires et concises. L'emploi de huit mots est l'idéal, plus que ce nombre cela devient lourd voire alambiqué pour le lecteur. La 14e édition du salon international du livre d'Alger a-t-elle confirmé votre succès ? Je me suis rendu au stand des éditions Alpha pour faire une vente-dédicace, ce jour-là, il y avait beaucoup de monde. J'ai écoulé ce jour-là un grand nombre de livres. J'ai dû rentrer plus tôt que prévu à cause d'un taux d'humidité élevé, de la tension mais aussi du manque d'infrastructure sanitaire. Je dois admettre que je n'ai toujours pas compris pourquoi on a délocalisé le salon international du livre d'Alger de la Safex au complexe olympique Mohamed-Boudiaf (5-Juillet). Où en est votre projet de l'adaptation au cinéma de vos œuvres «La dernière prière» et «La nuit du henné » ? Il y trois de mes œuvres qui sont en cours d'adaptation au cinéma à savoir, « La dernière prière » par le réalisateur Amar Tribeche, « La nuit du henné » par Rachid Deuchemi et « Il ne fera pas long feu » par Bachir Deraïss. Le problème qui se pose actuellement chez nous est indubitablement le facteur du montage financier. Une question subsidiaire, vous affirmiez, l'an dernier lors d'une conférence que dans la vie sentimentale, les femmes aiment à 100% ou elles n'aiment pas alors que les hommes accordent 50% à l'une, 20% à une autre, peut- être 10% à une 3e et le reste peut-être à une 4e ou à l'ensemble des femmes rencontrées, précisez-nous votre idée ? Absolument, la femme est plus dévouée, plus conscencieuse et plus entière qu'un homme. Un homme a moins de détermination qu'une femme. Bref, la femme a une grande capacité de patience. J'ai une grande admiration pour les femmes. Un mot de la fin ? J'aimerais et souhaiterais que le monde littéraire soit un monde apaisé.