Photo : Makine F. Dérapage. Incontrôlée. Car, malgré un dispositif draconien, la police a surtout axé sa surveillance sur les gens de la presse, «non autorisée» à l'exception de la télévision et de l'agence officielle, pour ne pas approcher l'équipe nationale algérienne en provenance de Rome vers 16h 30. L'équipe algérienne a atterri à l'aéroport du Caire dans un calme qui règne pratiquement dans toute la ville. Car, ici, jusqu'à cet acte grave, rien, à part la presse, n'est affiché chez les Caïrotes quant au match à part quelques ruelles dans l'immensité de cette capitale gigantesque. Quant à l'agression, elle a été préméditée. Minutieusement préparée par des «ultras», particulièrement ceux des clubs du Ahly et du Zamalek très bien chauffés par la télévision et, bien sûr, le boss de la fédération Zaher qui vit une grosse frayeur et une panique sans précédent. Sinon comment expliquer que les deux groupes des supporters algériens et égyptiens qui ont fait le pied de grue depuis midi n'ont pas eu à se chahuter malgré la tension qui régnait aux abords de l'aéroport. Mieux, les deux parties sont arrivés à s'entendre pour rassembler les drapeaux algériens et égyptien en signe d'accueil fair-play des Verts. Mais la surveillance n'a pas jugé utile de scruter tous les coins qui ont accès sur l'esplanade de sortie de l'aéroport où plus d'une centaine de jeunes ont affiché leur hostilité, leur excitation. Ces groupements n'ont pas inquiété les services de sécurité. Mais, c'est sur le chemin qui mène vers l'hôtel «Iberotel» lieu de résidence des Verts situé à quelques kilomètres de l'aéroport que ça gonfle, le bus transportant les joueurs est pris d'assaut par la horde sauvage qui se rue sur les lieux et défonce tout sur son passage. La pagaille. Le guet apens a «réussi». Les plans Zaher et «sa» presse ont «abouti». Dans la violence promise. Jusqu'à ce matin, les télés et la radio égyptiennes ont zappé ce tragique acte d'avant-match. Pis, la télé travestit la réalité en imputant l'agression à des Algériens et de les accuser de comploteurs. une intox qui commence à faire du chemin, hier matin, chez l'opinion égyptienne. Pourtant, tous les présents à l'aéroport ont vu la scène et identifié ces mutants qui sont allés jusqu'à s'allonger (une vingtaine de supporters égyptiens) sur le passage que le bus devait emprunter (boulevard vers l'hôtel des Verts) avant d'en être chassés mollement par des policiers, franchement, mal préparés pour ce genre de mission. Le bus attaqué par d'autres casseurs embusqués a été bien amoché. Vers une heure du matin (nuit de jeudi à vendredi), nous apprenons que Raouraoua a menacé, de ne pas jouer le match. A la CAF, on nous signale, une source algérienne des plus officielles, un branle-bas de combat. Contacts, réunions, interventions après l'appel de Blatter depuis Zurich. Ici au Caire, les interrogations sur l'issue de cette grave affaire sont légion. Les rumeurs se «construisent». Et si la blessure physique a été ressentie par l'équipe algérienne et quelques journalistes et même des supporters bien secouées, la peur est, par contre, dans le camp égyptien. Dans la rue et sur le gazon du Cairo-Stadium.