Photo : Makine F. Orgueil. Fierté. Les Algériens vivant au Caire et certains supporters n'ayant pu rejoindre le Soudan sont sereins et croient en leur étoile verte. Surtout depuis la décision de Bouteflika de se mobiliser pour cette équipe de tous les rêves, de tous les honneurs. Une position somme toute normale pour un Président et son peuple. Au Caire, le même refrain est « gueulé » à la face de la presse et des résidents algériens par certains «intellos», la presse -propagande, des employés auxquels, nous avions eu affaire (poste, hôtel, restaurants) et même l'Egyptien perdu dans ce labyrinthe de Khan Khalili. « Votre président politise le football ». Quand on leur « égalise » en leur rappelant que Moubarak le fait tous les jours depuis 28 ans, les Cairotes vous obligent à admettre que cela est naturel chez eux. Y a pas photo. Le Caire ne « respire » pas algérien, surtout en ce mardi. A quelques heures du match (aujourd'hui 18h30 Alger), Le Caire du football se cloîtra face à la télévision, Le Caire du pain lanternera dans l'étendue de l'ancienne Fostat, la radio collée à l'oreille. Il écoutera (le match) et remplira ses contraintes quotidiennes. Dans certains quartiers, nous parlons français (à haute voix) pour nous noyer dans cette marée humaine. Paradoxe ? Tactique ? Peu implore. L'Algérien devine tout. Sait tout depuis et avant le match du Caire du 14. Certaines chaines et quelques journaux « déchargent » leurs armes. On fait même dans le fair-play mais en insistant sur la responsabilité des Algériens sur ce qui s'est passé et ce qui pourrait s'y produire au Caire. Ça sonne comme ils veulent. Depuis une semaine, nous « avalons » des centaines de kilomètres du « Caire-pays » dans des taxis qui, eux, étanchent leur soif en séchant vos poches. Nous n'avions croisé aucune odeur des couleurs nationales sur les édifices nationaux ou internationaux, dans les boulevards ou placettes et même sur les esplanades des hôtels où flottent des centaines de drapeaux des autres nations arabes pour nous limiter à ce périmètre identitaire. Dans le bus qui transportait l'équipe nationale après le match du Caire vers l'hôtel, M. Raouraoua nous autorise à rencontrer Gaouaoui et Chaouchi assis au fond du car. « Lounès me prépare déjà pour le match de Khartoum comme il l'a fait pour tous les matches depuis le début de la campagne CAN-CM 2010. Lounès me fait confiance et je jure que je ferai le match de ma carrière même si d'autres évènements du même enjeu venaient à s'y produire dans l'avenir. Ce sera pour moi une entrée de tous les espoirs pour l'Algérie », assure Chaouchi que Halliche, assis sur le siège d'avant Chaouchi et entendu sa réponse, encourage et qu'il promet de protéger. « Dans lematch, il faudra qu'on parle sans cesse », conseille encore Halliche. Au Caire, sur la chaîne « Dream », l'ex-star Tahar Abou Zeid (très fair-play durant toutes ses interventions depuis une semaine) estime que ce sera du 50-50. Nos joueurs, certains en larmes, avant de quitter l'hôtel pour Khartoum ne « crânent » pas. Mais ils ne craignent plus rien. « Cette fois, la balle revient dans nos pieds », assume Megueni. A Charaâ El Aârich, dans la chaude et Harem, une longue file s'apprête à pénétrer au cinéma où le film Adrénailne est programmé…