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M. Zoubeir BenTerdeyet, directeur de Isla Invest Consulting à Horizons : «Nous attendons en Algérie une législation propice au développement de capitaux arabes et islamiques»
Photo : Slimene SA. La finance islamique avance à grands pas dans un grand nombre de pays européens et dans le monde. La crise financière internationale a démontré, selon les spécialistes, les limites des banques conventionnelles et surtout leurs mécanismes de la spéculation boursière. D'où le recours aux nouveaux concepts économiques et financiers de la Charia Bank. M. Zoubeir Ben Terdeyet, directeur de Isla Invest Consulting, organisateur du 2e forum sur la finance islamique nous revient dans cet entretien, sur les tenants et les aboutissants des banques islamiques en Algérie et en France… Quelle est la nouveauté apportée par le deuxième forum de la finance islamique ? La nouveauté porte cette année sur l'organisation d'un cycle de formation destiné une quinzaine de cadres et financiers issus des banques publiques et privées. Il s'articule essentiellement sur la transmission d'une expertise et d'un savoir-faire sur la gestion des banques islamiques. Il s'agit également pour les participants d'actualiser leurs connaissances par rapport à l'année 2008. Vous savez, la finance islamique va très vite lorsqu'on sait que le taux de croissance est à deux chiffres. Il y a de nouveaux acteurs par ailleurs. La France a par exemple beaucoup avancé en la matière. Il s'agit donc de faire connaitre cette expérience française en matière de la finance islamique. Elle a notamment procédé à l'amendement de certaines lois liées à la fiscalité. Certes, on a fait passer une loi bancaire en France. Elle n'a été adoptée finalement par le conseil d'Etat. Mais les choses avancent dans ce pays et dans d'autres pays européens comme l'Allemagne et la Grande Bretagne. Qu'est-ce vous attendez des autorités monétaires algériennes ? En ce qui concerne les autorités monétaires algériennes, on attend surtout à ce qu'elles mettent en place un cadre juridique et législatif spécifique à la finance islamique. Le ministère des Finances et surtout la banque d'Algérie doivent s'impliquer davantage pour rendre les produits de la finance islamique aussi compétitifs que les produits assurés par les banques conventionnelles. C'est une question qui se pose pour mobiliser davantage les capitaux arabes et islamiques qui sont estimés à plusieurs centaines de milliards de dollars dans le monde. L'Algérie est en mesure de prendre sa part dans ces investissements directs étrangers si la législation est plus adéquate. Les tenants de capitaux attendent donc l'instauration de partenariats arabe et musulman. Pensez-vous qu'il y a entre le premier et le deuxième forum une avancée des banques islamiques en Algérie ? La nouveauté par rapport à l'année dernière est l'engouement des banques classiques conventionnelles pour la finance islamique. On savait déjà l'année précédente qu'il y avait deux acteurs principaux qui sont Salama Bank et El Baraka Bank. Cette année on se rend compte qu'il de plus en plus de banques conventionnelles qui s'intéressent à la finance islamique comme par exemple Deutsch Bank. Le Crédit populaire d'Algérie, Société générale et BNP Paribas s'y intéressent aussi. La nouveauté c'est en outre la crise financière qui a fragilisé la confiance qui existe dans la finance classique. Les gens veulent se retourner vers quelque chose de plus efficace et sûr. Dans quel sens la finance islamique pourrait être une alternative pour prendre en charge les insuffisances de la finance conventionnelle victime de la crise internationale ? Il faut d'abord éviter la spéculation. Ce qui a fait aujourd'hui mal à l'économie mondiale, c'est de spéculer sur des choses qui n'existent pas. C'est aussi de faire des crédits à des taux d'intérêt excessifs à des personnes n'ayant pas forcément les moyens, tels que la crise des subprimes et le fonctionnement même des banques, qui en occident, n'ont autre objectif que de faire des profits. Le problème consiste à se soucier de l'économie réelle et la création d'emplois. C'est pourquoi la finance islamique constitue une alternative pour éviter ces problèmes et prendre en charge le financement de projets concrets de développement national d'un pays.