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La finance islamique comme alternative au système de Wall Street
Forum économique islamique mondial
Publié dans Le Maghreb le 11 - 03 - 2009


Jakarta, la capitale de l'Indonésie, a abrité au cours de la première semaine du mois en cours, la 5e édition du Forum économique islamique mondial.Le Forum a été une opportunité pour vulgariser les principes de la finance islamique, qui interdit les transactions ayant recours à l'intérêt et à la spéculation. Dans la déclaration finale, le Forum a appelé à «la promotion de la finance islamique en tant qu'alternative viable au système financier conventionnel». Il a notamment demandé «aux gouvernements et aux banques islamiques de développer les micro-crédits conformes à la charia» (la loi islamique) pour en faire bénéficier les entreprises des pays en voie de développement. En outre, les participants du Forum ont estimé que la finance et les banques islamiques doivent être développées comme une alternative au modèle financier de Wall Street, discrédité par la crise mondiale. Par ailleurs, une série de proposition a été recommandée pour sauver l'environnement économique mondial. Près de 1 500 représentants de 38 pays et des hommes d'affaires et investisseurs ont mis en cause le système financier actuel, présenté symboliquement comme étant celui de “Wall Street”, dans la crise mondiale. Contre “l'avidité débridée” du marché, selon le Premier ministre malaisien, Abdullah Ahmad Badawi, la Banque islamique de développement (IDB) est appelée à jouer un rôle moteur pour sa promotion alors que les encours de la finance islamique sont estimés entre 700 millions et un milliard de dollars. Le Forum a également appelé, dans sa déclaration, à maintenir l'élan pour l'ouverture des marchés face à la tentation du protectionnisme. “Tout le monde serait perdant dans une guerre commerciale”, a averti le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono. Pour des experts économiques, la montée de la finance islamique n'est pas le fait du hasard, c'est une conséquence directe de la crise financière et économique qui sévit actuellement. Contrairement à la finance conventionnelle, qui est périodiquement frappée par des crises plus ou moins sévères, la finance islamique est maintenant considérée comme un système financier stable capable de promouvoir la croissance et la création d'emplois stables. Elle exclut l'intérêt, la spéculation, le marché secondaire de la dette et se base sur les activités de production et de commerce réelles. Elle est immunisée contre l'expansion de l'usure et la spéculation, qui sont des caractéristiques de la finance conventionnelle et qui ont déstabilisé même les systèmes financiers les plus avancés. En effet, l'incertitude économique n'a jamais été aussi grave, l'instabilité financière a été un phénomène récurrent de l'histoire économique contemporaine, affectant divers pays de manière plus ou moins intense. La crise la plus dure a été la Grande dépression de 1929. D'éminents économistes qui ont vécu la période de la Grande Dépression ont tout fait pour établir un système bancaire capable de préserver la stabilité financière. A ce propos, les participants au Forum estiment que seul un système financier basé sur les principes islamiques pouvait être immunisé contre l'instabilité financière. La finance islamique est stable par nature Deux principes fondamentaux sous-tendent la finance islamique : le premier est qu'un système financier islamique est basé sur le commerce et la production et non sur l'intérêt, qui est banni ; le deuxième est qu'un système financier islamique basé sur le commerce sera immunisé contre l'instabilité, alors qu'un système basé sur l'intérêt est en soi instable et sujet à des pertes et à des crises répétitives. Un système financier islamique est défini comme un système où il n'y a pas d'actifs sans risque et où toutes les transactions sont basées sur le partage du risque et par conséquent du profit ou de la perte. De ce fait tous les actifs financiers sont des créances courantes et il n'y a pas d'instruments de dette avec un taux d'intérêt fixe ou variable. De ce fait le taux de rendement des actifs financiers est en premier lieu déterminé par le rendement du secteur réel. Dans une économie en croissance, les banques islamiques obtiennent toujours des rendements nets positifs. Dans un tel système seule la Banque centrale a le monopole de la création monétaire. Le taux d'intérêt ne peut être utilisé comme instrument de politique monétaire. La Banque centrale ne refinance pas les banques, comme c'est le cas en finance conventionnelle. Elle n'achète pas et ne vend pas d'instruments financiers aux banques. La Banque centrale doit appliquer des plafonds quantitatifs aux agrégats monétaires. Une telle politique a été efficace pour le maintien de la stabilité financière et l'exclusion des booms spéculatifs et de l'inflation même pour un système financier conventionnel. L'injection de liquidités se fait lorsque la Banque centrale procède à l'achat de devises, de l'or, ou de la dette de l'Etat non basée sur l'intérêt, mais indexée sur l'or, ou sur un panier de produits de base, ou sur un portefeuille d'actifs réels créés par l'Etat. Enfin, en finance islamique le crédit doit être basé sur l'épargne réelle. Les flux monétaires sont générés par les ventes de biens et services et transitent par le système bancaire pour les besoins des paiements ou des investissements. Les banques ne se concurrencent que pour les opportunités d'investissement réel, leurs ressources sont réinvesties dans des activités réelles. De ce fait la croissance économique est durable et ne comporte pas d'impact négatif sur la justice sociale puisque l'inflation ne peut pas être utilisée pour appauvrir les créanciers et les salariés et enrichir les débiteurs et les spéculateurs. Synthèse Hamid Si Salem

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