L'Alliance mondiale pour l'allaitement maternel (World Alliance for Breastfeeding Action, WABA) organise du 1er au 7 août la semaine mondiale de l'allaitement maternel pour mettre en avant son rôle indispensable dans le monde. L'allaitement est aussi vital pour la mère que pour l'enfant. Le lait maternel pourvoit à tous les besoins nutritionnels d'un bébé jusqu'à l'âge de six mois. Il est considéré comme la référence pour l'alimentation du nourrisson car il contribue au développement des organes et à une bonne santé. Le lait maternel est gorgé des éléments protecteurs d'origine maternelle. Les cellules anti-infectieuses vont protéger l'enfant et les vitamines favoriser son métabolisme. L'enfant est ainsi protégé des allergies et infections. Les études montrent qu'un enfant non allaité âgé de moins de deux mois a six fois plus de risques de mourir qu'un enfant du même âge mais allaité. En situation d'urgence, le risque est multiplié par soixante-dix. Cependant en Algérie, le résultat de l'enquête nationale sur l'allaitement maternel étonne tant le pays est connu pour sa faiblesse du pouvoir d'achat et son taux plutôt modeste de femmes actives. Si neuf femmes sur dix nourrissent leurs enfants au sein à la naissance, la proportion se réduit à cinq mères sur dix à trois mois de la vie du nourrisson et à une sur dix à six mois. La tendance est à l'allaitement mixte ou carrément au lait infantile industriel. Ce sont les conclusions d'une enquête nationale menée en 2006. Il est fort probable que le recul de l'allaitement maternel soit encore plus manifeste depuis lors. Ce n'est jamais une cause unique. Plusieurs facteurs agissent sur l'abandon de l'allaitement au sein par les mères. L'allaitement artificiel est introduit dans nos habitudes alimentaires. Il est lié à la société de consommation au même titre que les fast-foods. Cela n'est pas le discours des pédiatres qui empêche le phénomène de prendre de l'ampleur, car la logique de consommation est extrêmement forte. Comble du paradoxe, il semblerait que les femmes au foyer et les ménages aux revenus faibles soient les plus enclins à nourrir les bébés au lait vendu en boîte. Ce qui limite quelque peu l'influence des paramètres inhérents aux contraintes posés aux femmes qui réintègrent leur poste de travail après l'expiration des 98 jours de congé de maternité et la faiblesse connue et reconnue du pouvoir d'achat des Algériens. Les pédiatres sensibilisent les femmes à donner le sein à leurs bébés, au quotidien. Il faudra toutefois penser à un programme national plus offensif pour remettre le pays sur la voie des recommandations de l'OMS en matière d'allaitement maternel.