Initiative n L'allaitement au sein se raréfie de plus en plus même en milieu rural. Pour lutter contre ce déclin, une campagne nationale a été lancée hier. Baptisée «Hôpitaux amis des bébés», cette campagne de sensibilisation et de promotion de l'allaitement maternel se poursuivra jusqu'au 12 du mois en cours. C'est ce qu'a affirmé, hier, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Saïd Barkat, précisant que la santé de la mère, du nouveau-né et de l'enfant constitue une priorité pour le gouvernement. Elle est classée dans le cadre des objectifs du Millénaire pour le développement à l'horizon 2015. Le ministre a fait part également qu'une campagne de sensibilisation sera entreprise à travers des mourchidate et orientera la mosquée vers le problème de l'allaitement maternel, tout en rappelant que le Coran est venu enseigner, il y a plus de 14 siècles, les bienfaits de l'allaitement maternel. Après avoir cité le verset en question, il a ajouté que le thème sera l'objet de prêches lors des prières du vendredi. De son côté, le représentant de l'Unicef, Manuel Fontaine, a noté que les résultats de l'enquête «Mics-3» réalisée en 2006, font ressortir que seulement 49,5% des enfants nés durant les deux dernières années ayant précédé l'enquête étaient allaités au sein immédiatement après la naissance. Et d'enchaîner que l'allaitement dans la première heure après la naissance est inversement proportionnel à l'instruction de la mère, passant de 35,8% chez les mères de niveau supérieur à 53,3% chez celles de niveau primaire et 55,9% chez les femmes sans niveau. Selon lui, l'allaitement maternel pourra éviter 13% de décès chez les enfants. En outre, cet expert dira que pour connaître les raisons du délaissement de l'allaitement, une enquête approfondie sera menée prochainement. En ce sens, il a expliqué que le chamboulement et le changement de mode de vie au sein de la société algérienne sont à l'origine de ce recul, tout comme la publicité agressive concernant l'allaitement artificiel, la destruction du système sociofamilial, la mauvaise organisation dans le travail, etc. Lors de son intervention, le professeur Djamil Lebane, chef de service de néonatalogie du CHU Mustapha, a souligné que les enfants nourris au lait maternel risquent 10 fois moins d'être hospitalisés pour une quelconque infection bactérienne sévère et 4 fois moins de présenter une bactériémie ou une méningite. L'allaitement naturel est une forme de médecine préventive peu coûteuse pour la société mais très efficace, c'est un vaccin naturel qui contribue à réduire aussi bien la mortalité maternelle qu'infantile. Pour sa part, la ministre déléguée de la Famille et de la Condition féminine, Nouara Djaâfar, a souligné le rôle de l'allaitement qui nécessite la participation des institutions. Selon elle, les raisons de la baisse de l'allaitement maternel sont dues en premier lieu à la participation de la femme au travail, cependant elle ne manquera pas de montrer son étonnement qu'en milieu rural les choses ne sont pas meilleures dès lors que les femmes allaitent au maximum six mois sans toutefois expliquer les raisons de ce phénomène. Les recommandations de l'OMS n L'Organisation mondiale de la santé (OMS) vient de réunir des spécialistes au sujet de l'allaitement maternel dans le but de connaître la durée idéale de l'allaitement. Les 3 000 études qui ont été réalisées à travers le monde ont démontré que la durée idéale est de 6 mois.