Paralysant à hauteur de 90% les universités du pays, le débrayage illimité entamé le 15 de ce mois, par le CNES, se poursuivra jusqu'à l'obtention des assurances de la part du ministère de l'Enseignement supérieur pour la mise en œuvre des orientations du président de la République. «Nous demandons au gouvernement de prendre acte du discours du président, à même de mettre en en place tous les mécanismes nécessaires pour faire aboutir les décisions du chef de l'Etat». C'est la condition, la seule d'ailleurs, des 15.700 enseignants universitaires grévistes affiliés au CNES. M. Abdelmalek Rahmani, coordinateur du syndicat estime qu'il n'est pas question de revenir en arrière. «Devant se prononcer sur le maintien ou le gel du mouvement de protestation, le conseil national, initialement prévu pour les 17 et 18 de ce mois, a été reporté à une date ultérieure», a-t-il affirmé, étant donné l'adhésion massive qu'a suscité l'appel du CNES. Ce qui confirme d'ailleurs la détermination des enseignants «à faire valoir leurs droits». Selon M. Rahmani, la communauté universitaire a trop attendu. Elle ne peut plus attendre davantage. Le moment est d'ailleurs opportun, pour accorder à l'université algérienne et à l'enseignant tout l'intérêt qu'ils requièrent et honorer tous les engagements pris. La nouveauté est que le président a parfaitement résumé dans toutes ses décisions les aspirations de la communauté universitaire». C'est la conviction de toute la composante du CNES. D'autant plus que le président a réitéré la ferme résolution de l'Algérie à poursuivre les efforts de développement du système universitaire et de la recherche afin que l'université puisse répondre efficacement à la demande sociale en matière d'enseignement supérieur et perfectionner ses prestations pédagogiques et scientifiques. Pour les enseignants universitaires, la balle est actuellement dans le camp des pouvoirs publics, le ministère de l'enseignement supérieur en premier lieu. «Même si la tutelle est appelée à réagir, elle doit le faire dans l'immédiat». C'est ce qu'espère l'ensemble de la corporation, qui estime avoir trop mais vainement compter sur l'administration pour répondre favorablement à leurs doléances. Pour ce qui est du suivi de la grève, M. Rahmani confirme -sur la base des rapports des assemblées générales parvenus de tous les campus universitaires du pays- que le mouvement est largement suivi.