Le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) a dénoncé hier les « manœuvres illégales » du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique visant à déstabiliser le mouvement de grève entamé par les enseignants depuis le 25 février et qui s'étalera jusqu'au 2 mars prochain. Selon les responsables du CNES, le ministre de tutelle a annoncé via les médias lourds (la radio et la télévision) la suspension du débrayage par le CNES, en interprétant, à sa manière, un courrier interne au syndicat autonome qu'il a adressé le 23 février à ses différentes sections. « Il n'y a aucune raison qui nous pousse à suspendre notre mouvement de grève. Le ministère n'a ni appelé aux négociations ni satisfait nos revendications. Nous avons décidé d'un débrayage d'une semaine et nous appliquerons cette décision tant que les pouvoirs publics n'ont pas réagi », dira un représentant du CNES. Hier, la salle polyvalente de l'université des sciences et de la technologie Houari Boumediène (USTHB- Bab Ezzouar) a abrité une réunion qui a regroupé l'ensemble des enseignants des différentes filières (biologie, informatique, génie civil, géologie, chimie et physique). A l'unanimité, ils ont réitéré leur « volonté inébranlable » de poursuivre la grève nationale initiée par le syndicat CNES. Les enseignants ont constaté également que le « désarroi » des pouvoirs publics, face au large suivi de la grève générale, « se traduit, encore une fois, par des mensonges que l'on sert à profusion à l'opinion publique et par des manœuvres dilatoires envers les syndicats revendicatifs ». Les représentants du CNES ont dénoncé, par là même, les tentatives de déstabilisation du mouvement de grève qui s'est étendu à toutes les universités du pays. « Ces méthodes utilisées pour tromper les enseignants et l'opinion publique ne font que nous renforcer davantage dans notre détermination à continuer la lutte et nous préparer pour le combat du mois de mai conformément au programme national d'action adopté par le conseil national du CNES le 6 décembre 2005 et qui a prévu un débrayage ouvert au mois de mai prochain », a souligné M. Djadoun, le coordonnateur de la section de l'USTHB. Les responsables du CNES ont exprimé en outre leur satisfaction quant au taux de suivi qui a dépassé, selon eux, les 90%. « Certaines universités ont été paralysées à 100%. La majorité des enseignants permanents n'a pas assuré de cours. Seuls les enseignants contractuels étaient présents dans les salles de classe », a expliqué un responsable du syndicat autonome qui a rappelé que le suivi massif de la grève par les concernés est une réponse claire aux vaines tentatives de déstabilisation du mouvement de contestation. Les enseignants ont réaffirmé leur détermination à poursuivre la lutte et le combat jusqu'à la satisfaction de leurs revendications qualifiées de justes et légitimes. Par ailleurs, une conférence-débat sur la politique des salaires a eu lieu hier à l'université de Blida. Les animateurs de cette manifestation, en l'occurrence les responsables du CNES, sont revenus longuement sur l'histoire des salaires depuis 1968. Un huissier de justice était présent pour constater le suivi de la grève par les enseignants qui n'ont nullement tenu compte du communiqué transmis par le ministre de tutelle appelant à la reprise des cours. « Les tentatives pour instaurer un climat d'intox ont échoué. Les enseignants sont déterminés à aller jusqu'au bout », dira un responsable du CNES