Toutes les places et les rues constantinoises ont été investies par une marée humaine qui scandait «Tahiya Yahia», «Allah Ouakbar Antar Yahia» et bien sûr le traditionnel «One, two, three, viva l'Algérie». Des jeunes, des hommes, des femmes et des familles entières ont fait une parade dans les principales places du centre ville, la place des Martyrs et la Pyramide surtout. «Ce n'est que justice, notre équipe méritait la qualification depuis le début des éliminatoires», nous dira un jeune homme. Des étrangers installés sur le balcon d'un hôtel dans la rue Abane Ramdane, brandissent le drapeau national en faisant la hola avec le public. Drapée d'une banderole, une femme entourée de ses enfants et de son mari, danse et lance des youyous. Puis ce sont d'autres femmes qui la rejoignent créant une scène particulière avec les youyous et les embrassades. Plus loin, ce sont les DJ qui animent le boulevard Mohamed-Belouizdad. Les derniers tubes de l'équipe nationale sont passés en boucle. Mais le plus émouvant reste l'hymne national repris en chœur par des milliers de personnes. En parlant d'émotion, un jeune, en larmes, nous dira : «l'Algérie sera le seul représentant des pays arabes. J'ai 21 ans et je n'ai aucun souvenir de la fameuse équipe des années 80, c'est un rêve qui vient de se réaliser, je suis fier de Saâdane malgré tous les malheureux évènements du Caire». Son ami nous dira : «Je n'ai qu'une envie, partir en Afrique du Sud. J'ai raté le voyage à Khartoum parce que je n'avais pas de passeport mais maintenant, c'est sûr je ne raterais pas ce rendez-vous».