Algérie-Egypte qualificatif pour le Mondial 2010, tous les Algériens, d'Alger à Tamanrasset et de Tébessa à Maghnia sont sortis en masse pour fêter la victoire avec un grand V. Extraordinaire, incroyable, fantastique! Et les superlatifs ne sont pas assez forts pour décrire les scènes de joie et de liesse qui se sont emparées de la capitale mercredi soir après la qualification de l'équipe nationale au Mondial 2010. Dès le coup de sifflet final de l'arbitre seychellois, qui a dirigé le match décisif de l'équipe nationale face à son homologue égyptienne, Alger et ses environs s'est transformée en une véritable "arène" pour fêter comme il se doit cette qualification historique. Partout, c'est le même décor. De Zéralda à Dely-Ibrahim en passant par Staouéli, Ain Benian, Ouled Fayet, Chéraga, Beni-Messous, El-Achour, Draria et Baba H'cen, d'interminables cortèges de voitures, klaxons stridents se sont constitués pour converger vers le centre-ville, où l'on pouvait apercevoir des centaines de drapeaux déployés sur les balcons. Les "one, two, three, viva l'Algérie" entremêlés de youyous, fusaient de partout dans une atmosphère qui en dit long sur la joie de tout un peuple. Le but d'anthologie marqué par l'inévitable Antar Yahia a délivré des millions d'Algériens qui ont vécu sur les nerfs les 90' de la partie. A l'ouest du pays, Beaucoup d'Oranais n'ont pas attendu le sifflet final du match historique de Khartoum pour laisser libre cours à une joie indescriptible. Un délire s'en est suivi. Sitôt la qualification pour le Mondial 2010 acquise, femmes, enfants, vieux, jeunes sont tous sortis fêter, dans une grande liesse à la limite de la folie, le grand exploit des "Fennecs". De grandes marées humaines déferlaient dans toutes les rues d'El Bahia, scandant à haute voie "one two three, viva l'Algérie", "maak ya el khadra", "maak ya Saâdane", sous les youyous stridents et les salves de baroud. Les klaxons d'interminables files de voitures fusaient de toutes parts. Les sirènes des navires accostés au port d'Oran résonnaient à mille longueurs. "Le spectacle me rappelle l'ambiance et les moments forts de l'indépendance", dira un octogénaire en sanglots. A l'Est, de Bordj Bou Arréridj à El-Tarf, en passant par Sétif, Jijel, Mila, Skikda, Annaba, Batna, Tébessa ou Souk-Ahras une explosion de joie sans commune mesure avec tout ce qui a été observé jusqu'à présent, a retenti, donnant le signal à une fête en "vert et blanc" qui va duré toute la nuit. Sétif a connu une énorme déflagration qui secoua les vitres des immeubles lorsque Antar Yahia catapulta le ballon sous la transversale d'El Hadary, peu avant la mi-temps du match. A Batna, où la gent féminine disparaît traditionnellement dès la tombée du jour, des centaines de femmes inondèrent les allées Benboulaïd, youyous au clair, dansant, chantant sans retenue aucune dans une atmosphère de liesse populaire rappelant le jour de l'Indépendance, un temps que les moins de 45 ans ne peuvent avoir connu. Tandis qu'à Annaba, la traversée du Cours de la Révolution relève de l'impossible exploit au vu des centaines de véhicules défilant dans une procession compacte, le tout rythmé par les sirènes des navires du port, sifflant sans discontinuer, la ville d'El Kala est le théâtre de scènes complètement folles comme le spectacle de ces jeunes qui n'hésitent pas à plonger, tout habillés, dans l'eau froide du port. Pour leur part, les populations des wilayas du Sud sont sorties massivement dans la rue, et laisser libre cours à leur joie et à leur immense fierté de retrouver un niveau de compétition auquel ils n'ont pas goûté depuis 1986. Ils sont sortis par milliers arborant l'emblème national, crier haut et fort leur reconnaissance aux capés de Rabah Saâdane et coéquipiers de Antar Yahia, le héros du jour (auteur du but inscrit à Khartoum), pour l'immense joie qu'ils leur procurent mais aussi, et surtout, pour "la revanche qu'ils ont brillamment remportée, alliant l'art à la manière, sur les Pharaons". Par ailleurs, des jeunes et moins jeunes, qui avaient déjà donné un avant-goût d'une soirée festive bien avant le début de la rencontre, ont envahi les rues et places publiques, en cortèges de voitures, klaxons ouverts, drapeaux déployés, reprenant en chœur les "One, two, three viva l'Algérie" et "Mâak ya El-Khadra". Les chants à la gloire des Verts fusaient de partout, accompagnés de youyous des femmes, des voitures, des magasins, des maisons, des balcons, des quatre coins des villes et villages, parfois sous des tirs d'honneur de baroud, pour traduire une joie qui, selon de nombreuses personnes interrogées, ''aurait dû avoir lieu depuis quatre jours déjà au Caire, mais que de regrettables circonstances ont dû retarder à ce jour, rendant, paradoxalement, la victoire encore plus savoureuse''. Moumène L.