La promulgation de la loi de finances complémentaire 2009 avait suscité des appréhensions dans certains milieux économiques français. De franches et vives inquiétudes se sont alors faites jour notamment au port de Marseille. Le tour de vis aux importations y avait provoqué un net ralentissement d'activités. Les nuages qui se sont accumulés commencent à se dissiper avec cette importante visite d'une délégation du Medef. C'est un signe qui ne trompe pas sur la volonté des milieux d'affaires de construire un partenariat en tenant compte des intérêts du partenaire algérien. Les velléités de protection de l'économie ont davantage d'impacts négatifs sur l'activité commerciale. Si le flux des importations risque de pâtir de cette nouvelle orientation, l'investissement se trouve du même coup favorisé. Entre la France et l'Algérie même quand les relations politiques souffrent, les liens d'ordre économique ne se distendent jamais. Les dirigeants des deux pays n'ont jamais fait dépendre le volume ou la qualité des échanges économiques de l'humeur politique. La France est un partenaire important pour l'Algérie et tout au long de ces dernières années, les entreprises françaises, face notamment à une rude concurrence, ont déployé beaucoup d'efforts pour sauvegarder leurs positions dans notre pays. Les Italiens et les Chinois notamment taillent des croupières aux intérêts des Français. A la faveur des programmes de relance économique et modernisation des infrastructures, elles ont pu aussi décrocher des contrats. Pour des sociétés comme Alsthom, qui connaît des difficultés, le marché algérien fut un pain béni. Les patrons français n'ont jamais caché leur désir de mieux s'implanter et élargir leurs activités en Algérie devenue ces dernières années un marché prometteur. Les 150 milliards de dollars engagés dans le prochain quinquennat suscitent chez eux des appétits légitimes. Les Français s'intéressent en même temps et de plus en plus à des secteurs quelque peu négligés comme celui de la construction. Ce n'est d'ailleurs nullement fortuit si la délégation qui séjournera en Algérie jusqu'au 24 soit dirigée par le président de Vinci Construction, premier groupe de BTP dans l'Hexagone. On lorgne vers les stades, les logements en construction dans le pays. Les discussions devraient aboutir à la formulation de nouvelles pistes pour donner un nouvau concret au partenariat. Mutuellement avantageux, il s'appuiera davantage sur la formation des hommes et la création d'emplois. Des préoccupations qui font écho à celles des responsables algériens qui ont toujours refusé de voir le pays devenir un simple comptoir commercial.