Pour beaucoup de gens, l'Aïd El Kebir et le mouton sont souvent associés au Kyste Hydatique. En fait, cette maladie qui existe tout le long de l'année dans notre pays, selon Docteur Oulmane Djamel-Eddine, Spécialisé en Communication pour la Santé, « est due à un petit ver (type Tænia) qui parasite un carnivore en particulier le chien, il s'agit d'une pathologie dont le cycle se déroule généralement entre le chien et le mouton. Aussi : chacals, chèvres, vaches, chameaux et autres animaux peuvent être concernés par cette maladie ». A propos du cycle de ce parasite, « ce ver vit, se développe et pond ses œufs dans l'intestin d'un carnivore (chien). Ces œufs vont souiller la terre et la flore avec les déjections évacuées par le carnivore. Un herbivore (mouton), explique-t-il, s'infestera en ingérant de l'herbe contenant les œufs de ce parasite. Ces œufs donneront des larves qui se fixeront et s'enkysteront dans les organes de cet herbivore (surtout : le foie et le poumon). Après l'abattage de cet herbivore, un carnivore ingèrera les abats infestés de kystes si aucune précaution de destruction des abats n'a été prise après l'abattage. Les larves de ces kystes vont continuer leur développement dans les intestins du chien et le cycle est bouclé ». L'homme, peut alors être touché par cette pathologie « en devenant l'hôte accidentel de ces larves enkystées soit une victime car, dit-il, ces kystes se développeront au niveau d'organes tels que le foie, les poumons, les reins, le cerveau, etc ». Cette situation peut aboutir à la mort, d'après lui, surtout si la personne n'est pas prise en charge « pour une intervention chirurgicale lourde et délicate». Il y a deux voies de contamination pour l'homme, selon Dr Oulmane Djamel-Eddine, à savoir : la voie directe qui permet au chien de transmettre les œufs de ses parasites en léchant l'homme ou en se faisant caresser par ce dernier et, la voie indirecte qui se fait quand l'homme ingère des plantes (légumes, salades, etc…) contaminées par les excrétions d'un chien parasité ou quand une personne entre en contact avec de la terre, de l'eau ou des objets souillés par un chien. « Pour cette pathologie, l'ennemi de l'homme est donc bien le chien (ou un autre carnivore) et non pas le mouton » tient-il à préciser. L'Aïd, par le sacrifice massif de près de 3 millions de moutons et en une seule journée, «constitue un moment à haut risque, car il permet à des milliers de chiens d'ingérer des organes (foies ou poumons de moutons sacrifiés) infestés de kystes et jetés dans la nature sans aucune précaution. Ces chiens deviendront par la suite des dangers potentiels pour l'homme » prévient notre interlocuteur. Pour éviter cela, « il faut, affirme-t-il, que les citoyens détruisent les abats suspects par le feu ou les enterrer profondément après les avoir traités avec un produit détruisant les matières organiques (chaux, esprit de sel ...)». Le plus important donc est de faire de la prévention une pièce maîtresse de la lutte contre le Kyste Hydatique. Pour cela, il est primordial, assure Dr Oulmane, de sensibiliser et d'éduquer les citoyens en insistant sur les règles d'hygiène en rapport avec la maladie : lavage des mains, rinçage des plantes et des crudités avant leur consommation. Il faut aussi conseiller les citoyens d'éviter les contacts physiques avec les chiens. Il s'agit aussi de traiter et de faire suivre les chiens domestiques par les services de santé animale (vétérinaire). Enfin, « il est plus qu'urgent d'éliminer les chiens errants qui sont les principaux vecteurs du kyste hydatique et d'autres maladies. Les secteurs de la santé, de l'agriculture, les médias et les bureaux d'hygiène communale doivent conjuguer leurs efforts afin que ces secteurs interagissent tout le long de l'année entre eux, pour une lutte continue contre cette pathologie », conclue-t-il.