Alain Resnais est le réalisateur qui témoigne d'une remarquable longévité dans la production cinématographique. Ses films ont été tournés sur plus d'un demi-siècle. Aujourd'hui encore il reste en activité, suscitant autant d'intérêt qu'au cours de sa longue carrière dans le cinéma. Les films de Alain Resnais, quel que soit le thème engagé, sont toujours couronnés de succès. Rares sont ses productions qui ne rapportent pas de distinctions dans les rencontres cinématographiques. C'est que ce talentueux cinéaste adopte une écriture toujours nouvelle. Aucun de ses films ne ressemble à un autre. Pour lui, les idées ne sont jamais figées. Elles évoluent. Le monde change et il faut changer avec lui. C'est pourquoi, chez lui, le cinéma est en perpétuelle mutation. Il s'éloigne ainsi des schémas classiques. Le spectateur qui vient voir son film est assuré de vivre une expérience nouvelle qui sort de l'ordinaire. Il sait, par les techniques et les procédés que lui offre le septième art, captiver et retenir l'attention. Il ne se laisse pas entraîner par la routine. Il se renouvelle sans cesse. Le CCF a donné ainsi l'occasion de l'apprécier et aussi de le redécouvrir pour les passionnés de cinéma. Trois de ses films ont été à l'affiche ce mois de novembre, marquant des jalons importants de sa carrière. Le premier datant de 1961 a pour titre, l'année dernière à Marienbad. Le second, Mon oncle d'Amérique, a été réalisé en 1987. La troisième, on connaît la chanson, est sorti sur les écrans à la fin des années quatre vingt dix. Ces trois films ont été largement distingués. Les sujets abordés différent d'un film à l'autre. Ce qui apparaît le plus ce sont les capacités de création du réalisateur. Ainsi, dans le troisième film projeté, Alain Resnais a l'art de sublimer les situations quotidiennes anodines vécues par tout le monde. Grâce aux débats qui suivent les projections, le public a la possibilité de s'exprimer. Karim Moussaoui, un cinéphile engagé et étonnant par ses connaissances approfondies dans le domaine du cinéma, anime ces discussions. A la lumière des réflexions émises, le film est mieux compris et mieux situé. Ces analyses constituent un excellent enrichissement culturel. C'est ce que fait remarquer Mokhtar, un inconditionnel du cinéma, toujours prêt à intervenir pour donner son avis. Il compare cet espace de débats à celui de la cinémathèque algérienne des décennies précédentes. Ces projections suivies de débats se poursuivront chaque mercredi au CCF avec Karim Moussaoui en raison de deux séances ce même jour et pour le même film, l'une l'après midi, la seconde en soirée.