Sous l'égide du ministère de la culture, un colloque international réunit, en ce moment à Alger, d'éminents spécialistes pour débattre des liens étroits et des conditions régissant la poésie dans son action de préservation du patrimoine musical. Cette rencontre de trois jours est organisée à la salle El Mouggar par le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques. L'organisation de ce rendez vous se situe dans les missions de cette Institution. M. Slimane Hachi, son directeur précise : «Nous mettons en place un colloque international de cette importance tous les deux ans. Le premier a eu lieu en 2007 dans le cadre de l'avènement, Alger, capitale de la culture arabe. Le prochain sera ainsi programmé en 2011». Le thème de ce rendez-vous de spécialistes s'attache donc à démontner l'importance de la création poétique populaire, fixée dans la mémoire collective par les rythmes et mélodies imprimées par la musique. Sur le plan de la recherche algérienne dans ce domaine, le professeur Abdelhamid Bourayou a fait un remarquable exposé ayant pour sujet deux épopées musicales, «Hizia» et «Ghoroud Alia». Dans cette voie de la recherche, le grand poète le cheikh Lakhdar Benkhlouf a fait l'objet d'une communication. Ce poète du XV° siècle reste toujours vivant. Ses quaçidates, de tout temps de valeur élevée, sont reprises encore aujourd'hui par nos maîtres du chaâbi. Si Mohand ou M'hend, illustre poète de la fin du XIXe siècle a fait également l'objet d'études dans ce colloque. Son œuvre poétique constitue une école et des sources d'inspiration pour des compositeurs de musique de chants du patrimoine. Sur le plan international, il faudrait souligner la communication du professeur Jacono Jean Marie, musicologue à l'université de Aix en Provence. Ses recherches ont mis en valeur, par le rap, une forme moderne d'appropriation de la mémoire avec la fusion de la musique et de la poésie. Une spécialiste de la musique andalouse et maghrébine, Mme Cortes Garcia Manuele, est venue spécialement de la ville de Grenade en Espagne. Elle présente une communication sur les registres linguistiques et littéraires d'un mode particulier de la musique du terroir maghrébin datant du XVIII° siècle. Elle amène avec elle des manuscrits de la période andalouse en Espagne. Un grand nombre d'experts venus d'Europe, du Maghreb, du Moyen-orient, de Palestine et du Liban en particulier, participent à ce colloque international. Le volet d'études théorique de la journée est accompagné et illustré en soirée par des concerts. Au programme du premier jour ont été inscrits trois plateaux, un récital du chanteur chaabi Réda Doumaz, reprenant des quaçidate, le concert d'une troupe traditionnelle de Constantine et celui de la troupe de Ath M'nasser de Cherchell. Celle-ci n'avait jamais donné de concert public auparavant. L'Imzad avec une troupe de Tamanraset est à l'honneur pour une deuxième soirée. Timimoun et Béchar sont les invitées de la soirée de clôture.