Photo : S. Zoheir Par Wafia Sifouane Le 2ème colloque international sur la poésie et la conservation du patrimoine musical s'est ouvert, hier, dans la matinée à la salle El Mouggar. Organisée par le ministère de la Culture en partenariat avec le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPH), cette conférence s'inscrit dans la continuité des rencontres qui ont été programmées lors de la deuxième édition du Festival panafricain. Mais elle est surtout la suite logique de la première édition du colloque qui a donné naissance au laboratoire de recherches sur la préservation du patrimoine musical au sein du CNRPH. Pour cette année, le colloque est présidé par un comité scientifique constitué de Maya Saïdani, de Ouiza Galleze et de Boudrouz Abdenacer. Plusieurs intervenants doivent intervenir dans ce colloque dont les conférences et les débats porteront sur des thèmes relatifs à la poésie et son rôle majeur dans la préservation du patrimoine musical. «La première édition a été non seulement considérée comme une réussite mais elle a nous a également ouvert d'autres perspectives sur les travaux de divers chercheurs et historiens. La préservation du patrimoine musical est un thème qui nous concerne tous et elle doit se faire de façon harmonieuse», déclare Maya Saïdani. Quant au directeur du CNRPH, Slimane Hachi, il s'est chargé de la lecture du discours de la ministre de la Culture qui s'est excusée pour son absence.«Ce colloque représente une plate-forme de choix pour consolider les connaissances des uns et des autres», écrit la ministre. Après l'ouverture officielle du colloque qui doit se clôturer mercredi prochain, les travaux sont entamés avec la première séance présidée par Guettat Mahmoud qui s'est penché sur «les relations entretenues entre le texte et le patrimoine musical en Algérie et dans le Maghreb». Bourayou Abdelhamid, professeur à l'université d'Alger, prendra par la suite la parole pour présenter deux poèmes populaires algériens ayant marqué la mémoire collective, Hizya et Ghroud alia. «Hizya est un poème authentique et riche de sens, plusieurs explications lui ont été données et on ne connaîtra jamais les raisons ayant poussé son auteur à l'écrire. A travers cent vers, il a brisé plusieurs tabous de la société en osant parler ouvertement de la beauté de la femme et des souffrances de l'amour», dira-t-il. «Quant au poème de Ghroud alia qui est d'auteur inconnu, il nous relate l'histoire d'une femme amoureuse qui parle de ses malheurs depuis sa tombe. C'est un poème qui parle de la passion des amoureux face aux problèmes sociaux. Il est vrai qu'il est très profond et triste mais il est aussi d'une beauté insoutenable», ajoutera le professeur. La deuxième partie de cette première journée du colloque sera animée par le professeur Hammam Abdelhamid qui présentera une communication sur «le rôle de la poésie dans la préservation des tons musicaux avant l'islam». L'intervention, riche en indications et informations, est remontée jusqu'aux premiers poèmes arabes et l'apparition des chants de guerre ainsi que leurs rythmes à trois temps. Durant les trois jours que durera le colloque, l'occasion sera donnée à plusieurs chercheurs, musicologues et ethnomusicologues de poser des jalons et des voies de réflexion qui permettront de définir scientifiquement le rôle de la poésie dans la préservation de la musique. En marge des travaux, des concerts de musique, qui épouseront la thématique du colloque, seront organisés. Pour ce soir, la scène sera cédée à l'association «Sauvez l'imzad de Tamanrasset» et à la troupe kabyle Achewiq.