Et un Ballon d'Or pour couronner le tout: sans surprise, Lionel Messi a obtenu mardi la plus prestigieuse distinction individuelle pour avoir emmené le FC Barcelone vers un grand chelem historique en 2009: triplé championnat-coupe-Ligue des champions et les deux supercoupes. "Le joueur qui me plaît le plus est un Argentin qui joue au FC Barcelone : Messi va gagner tous les trophées de meilleur joueur à la fin de l'année, Messi le mérite", avait dit le président de l'UEFA, Michel Platini. Prophétie facile. Grand favori pour succéder à Cristiano Ronaldo, Messi a étalé sa classe technique mêlant dribbles, accélérations et conduite de balle véloce au service du jeu barcelonais si léché et au profit de l'efficacité : la «Puce» de 1,69 mètre a même marqué de la tête le second but du Barça en finale de la C1 contre Manchester United (2-0)! Il a fini meilleur buteur de la compétition reine avec neuf réalisations, tout en ayant inscrit 23 buts en Championnat d'Espagne. En ce début de saison 2009-2010, il en a déjà marqué sept en Liga. Le nom de Messi, 3e Ballon d'Or le plus jeune à 22 ans (derrière Ronaldo et Owen), rime pourtant avec pari pour le FC Barcelone au tournant du millénaire. Victime d'un problème de croissance, le petit gaucher de Rosario (3e ville d'Argentine), dont la famille ne peut payer le traitement hormonal, est pris en charge par le Barça. Pari gagné. Son classement au Ballon d'Or témoigne de son irrésistible progression: 20e en 2006, 3e en 2007, 2e en 2008 et lauréat en 2009. Handicapé par les blessures au tout début de sa carrière, il est déjà considéré comme un «crack», à même pas vingt ans. Et récupère naturellement le N.10 de Ronaldinho au départ du Brésilien en 2007. "MARADONESQUE" Ce même Ronaldinho, au faîte de sa gloire (Ballon d'or 2005), avait d'ailleurs pris "Leo" sous son aile et les deux s'amusaient à se bluffer l'un l'autre à l'entraînement, en inventant des gestes techniques. Très vite, Messi pousse Ludovic Giuly sur le banc et se fait un nom face à Chelsea en Ligue des champions en 2006. La geste «messique» s'écrit ensuite au fil de multiples exploits, comme lorsqu'il inscrit un triplé contre le Real Madrid en 2007 (3-3). Petit, vif, dribbleur, buteur... Deux buts «maradonesques» accentuent la comparaison avec l'idole argentine : Messi, parti du milieu de terrain, marque un but en Coupe du Roi tout en dribbles, et un autre de la main, en championnat. Un nouveau Maradona? Lourde comparaison. S'il remporte les jeux Olympiques 2008 à Pékin avec les jeunes, alors que le Barça rechignait à le libérer, "Leo" ne convainc pas les supporteurs argentins: sous le maillot albiceleste, c'est un faux Messi. Maradona, nommé sélectionneur fin 2008, s'énerve de ce paradoxe et alterne grands compliments et petits tacles à l'endroit de ce Messi qui ne le représente pas si bien. Ce fut laborieux mais l'Argentine s'est finalement qualifiée pour le Mondial-2010 et le joueur tentera de prouver son attachement à son pays. En attendant, c'est le Mondial des clubs qui l'attend (9-19 décembre). Objectif: remporter le 6e trophée de l'année sur les six disputés. Histoire de parachever son œuvre.