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Projections de films documentaires : «C'est à Constantine» et «Harguine Harguine» - Les Confessions d'une Constantinoise et d'un harraga
Publié dans Horizons le 07 - 12 - 2009

Photo : Makine F. C'est dans un cadre agréable avec un public affidé et attentif que la salle de la maison de jeunes Ahmed Saadi de Filali a accueilli la projection des deux films Harguine Harguine et C'est à Constantine. Cette louable initiative est l'œuvre de l'association Cinéma et Mémoire en collaboration avec le Ciné Club de Constantine.
Si les deux réalisatrices, Bahia Bencheikh El-Fegoun et Meriem Achour Bouakkaz, qui sont natives de la ville, ont la trentaine et semblent avoir mis beaucoup de cœur dans leurs travaux, les sujets de leurs films documentaires, qui sont des sortes de témoignages, racontent certes la société algérienne mais d'un point de vue différent, ou plutôt le cadre et l'histoire ne sont pas les mêmes.
Dans le film de Bahia, tout est dans le titre : «C'est à Constantine », qui dure 30 minutes, et qui nous dévoile son intimité, presque trop même, sur son retour dans sa ville natale.
Huit années se sont écoulées depuis son départ pour Alger, où une nouvelle vie commence pour elle. Dans ce film, elle revient avec du sang neuf, un autre regard peut être, on a le sentiment au tout début du film qu'elle attend quelque chose ou peut être une surprise.
Comme tout Constantinois qui voit ce film, on ne peut que ressentir de l'émotion voire plus loin, un certain malaise, du fait que l'histoire qui est toute simple décrit la réalité d'une ville antique qui tombe en ruines, comme ses habitants d'ailleurs, fatigués de tourner en rond et loger dans un décor qu'ils ne reconnaissent plus. Dans un des passages elle dit «L'ambiance est très différente d'Alger, de Bougie ou de Sétif, car ce qui arrive à Constantine est assez particulier, c'est une ville qui est dure envers ses habitants».
Un peu plus loin, Bahia revient aussi sur son enfance, les souvenirs de la maison des grands parents située dans la vielle ville, qui n'échappe pas elle aussi aux méfaits du temps. Et quand elle arrive sur place, elle interpelle les actuels propriétaires et ne peut s'empêcher de retenir ses larmes, l'émotion est grande surtout que les escaliers, la cour et les murs de cette maison croulent dans l'indifférence.
Bref, ce film est sans doute assez personnel mais il porte aussi un coup de gueule adressé à ceux qui ont abandonné cette ville. Durant le débat qui a suivi, elle dit d'ailleurs qu'à une certaine époque Constantine l'étouffait à tel point qu'elle avait besoin d'un changement mais qu'au fond, elle regrette de ne pas mieux connaître sa ville.
La deuxième projection propose quant elle un regard sur un drame qui continue à ébranler notre société. On a beaucoup évoqué les harragas dans les articles de presse ou dans les essais en sociologie ou en psychologie pour saisir ce phénomène, mais faire parler les acteurs eux-mêmes est une autre façon de voir et de comprendre le fond du problème. Meriem a tout compris. Son film «Harguine Harguine» d'une vingtaine de minutes, a été tourné pour eux, mais aussi par eux, car ce sont eux qui animent tout dans ce film.
L'histoire est celle de Fateh et est malheureusement devenue toute banale, quand on voit que les sorties en mer de nos jeunes sont de plus en plus fréquentes. Fateh mène à priori une vie tranquille. Il est célibataire, la trentaine et gagne sa vie en vendant des chaussures. Dans le film il dit qu'il a toujours rêvé de l'Europe. Ayant un diplôme en soudure, toutes ses tentatives pour décrocher un boulot restent sans réponse, il essaye alors autre chose. En 2007, lui et trois autres copains, des Constantinois, partent à El Marsa et rencontrent des jeunes comme lui, prêts à tout sacrifier pour partir en Italie.
Dans ce film, Meriem revient donc sur son histoire à lui, sur les traces de son point de départ à El Marsa, et sur ses amis qui l'ont accompagné : Zoli, Ali et Michael. Les témoignages sont forts, surtout que leur périple a mal tourné : un accident entre leur embarcation et un bateau de la marine nationale, a coûté la vie à deux personnes. C'est donc un film rare, du fait qu'il est difficile de faire parler ces jeunes, surtout lorsque c'est une fille qui fait tourner la caméra.
Il faut beaucoup de courage donc pour qu'un harraga ouvre son cœur et dévoile ses sentiments sincères avec parfois de l'humour. A la fin, les personnes présentes dans la salle se sont disputées le micro pour donner leur point de vue ou apporter leur témoignage sur le sujet.
Après une heure de questions réponses avec la réalisatrice, Meriem, le débat a été marqué par une présence remarquée, celle de Fateh qui était dans la salle.
Il se lève sous un tonnerre d'applaudissement, et se dirige vers la scène, où il dit avec un large sourire «Après mon premier échec, je ne baisse pas les bras, tôt ou tard je vais réessayer encore l'aventure, et je vous invite à venir tous avec moi».
Le même rendez-vous sera donné dans quinze jours par nos amis de l'association Ciné club de Constantine, où cette fois-ci le film Mascarade sera projeté pour la première fois à Constantine.


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