Photo : Slimene SA. Les nouvelles dispositions concernant la retraite, décidées dans le cadre de la 13e tripartite, ne cessent de soulever des questions. La première c'est sa date d'effet, c'est-à-dire son entrée en vigueur. Le représentant du ministère du Travail et des Affaires sociales ainsi que le représentant de l'UGTA ont bien fait d'expliquer que le principe de l'abrogation du système de retraite institué par l'ordonnance 97/13 ne touchera pas les postulants remplissant les conditions « avant l'entrée en vigueur de la nouvelle loi. » Il est clair que ce sera au groupe de travail qui devra s'atteler à la finalisation de ce dossier, à partir de janvier prochain, de préparer le texte en question. Les modalités de mise en pratique peuvent prendre la forme d'une disposition claire dans l'ordonnance qui devra être promulguée et abrogeant le système de la retraite sans limite d'âge. L'UGTA rassure, encore une fois, que ceux qui ouvrent droit à ce régime peuvent le faire valoir « à tout moment et auront toute latitude même après la promulgation du texte », nous précise M. Djenouhet, secrétaire national de la centrale syndicale l'UGTA. Ce droit ne sera pas remis en cause et « reste intact, une année, deux après...», nous précise-t-il. En fait, le contraire aurait créé « une ruée sur les caisses de retraite », dit-on, par des candidats au départ, décidés de profiter de l'ancien régime. En fait, la mesure semble bien réfléchie aussi bien au niveau du gouvernement que des partenaires sociaux. La stabilité économique qui se dessine aujourd'hui, les plans de réhabilitation de l'appareil économique, la formation sont des éléments qui rassurent le monde syndical et donnent aussi des gages aux travailleurs qui étaient, hier, dans la hantise de perdre leur emploi à cause des difficultés de leurs entreprises. Cela n'a plus de raison d'être. Le représentant a mis en exergue le contexte dans lequel cette formule a été imaginée par les pouvoirs publics et le syndicat. L'objectif était de « libérer des postes de travail » en pleine crise au profit des jeunes demandeurs d'emploi. Dans la réalité, « cet objectif n'a pu être atteint », disent les syndicalistes. Les retraités se retrouvent dans « d'autres secteurs », une fois libérés par le premier employeur et affiliés à la caisse, selon l'UGTA. D'autre part, le régime dérogatoire en question avait des conséquences financières importantes pour les finances de la Caisse. Il faut rappeler que la CNR, (Caisse nationale de retraite) compte plus de 400.000 pensions servies dans le cadre de la retraite sans condition d'âge et la retraite proportionnelle. Elle débourse à cet effet, quelque « 20 milliards de dinars par an, soit 35% des dépenses globales de retraite », selon des chiffres fournis par la Fédération nationale des retraités. Un argument qui a pesé aussi dans le débat. L'abrogation devait être conçue comme « un soulagement des déséquilibres de la Caisse de retraite » qui souffre d'absence de liquidités financières tout en dégageant, selon les estimations de la FNTR, une « enveloppe plus conséquente pouvant représenter 10% d'augmentation des pensions».