L'enlèvement «diplomatique» ou «politique» des enfants issus de mariages mixtes par l'un des deux parents, à la suite d'un divorce, est un problème extrêmement sensible et dangereux qui empoisonne toute notre société. C'est ce qu'a affirmé, hier, l'avocate Fatma-Zohra Benbraham lors d'une conférence de presse, qu'elle a animée à la maison de la presse Tahar-Djaout. «C'est un grand malheur qui s'abat sur notre pays», s'est-elle alarmée. L'affaire de Rayane, Safia et bien d'autres encore sont autant de cas soulevés par Me Benbraham. «Des parties algériennes, en l'occurrence le département de Tayeb Belaïz, des ambassadeurs, des ministres et des juges sont complices dans ces affaires», a-t-elle réitéré, ajoutant : «C'est une grande bataille que je mènerai jusqu'au bout pour que ces enfants reviennent vers les leurs.» Elle plaide pour la signature d'une convention internationale qui exhortera chaque pays à respecter les droits des enfants issus de mariages mixtes. Me Ben Braham appelle le premier magistrat du pays à accorder une attention particulière à ces enfants de l'Algérie. «Les Etats européens sont de mèche et se lancent sans remords, dans la déportation d'enfants d'un pays vers un autre, en leur octroyant une nationalité dans le cadre de leur politique de repeuplement.» Selon elle, en 2005 une association a été créée en France pour agir contre les Etats impliqués dans la déportation des enfants. Me Benbraham fera savoir qu'elle travaille en étroite collaboration avec son confrère français, Me Collard, sur ce dossier. Maître Benbraham est revenue sur plusieurs cas en incitant les parents victimes à apporter leur témoignage. Il s'agit du petit Rayane Hammadi, qui a disparu le 4 février 2008 du domicile de ses grands-parents, à El-Madania. D'après elle, Ahmed Hammadi, le père de Rayane, accuse son ex-épouse de l'avoir «kidnappé» avec la complicité des services de l'ambassade du royaume du Danemark à Alger. Me Benbraham a qualifié de totalement «illégale» la présence du petit Rayane au sein d'une chancellerie étrangère. Pis encore, elle ajoutera que quelques jours après que la presse eut commencé à parler de cette affaire, il s'est avéré que la mère (ex-épouse de Ahmed Hamadi) et l'enfant ont été transférés dans une église à Saint-Augustin, à Annaba. C'est le cas également de M. Bouras de Sétif qui est menacé par son ex-concubine de reprendre son fils. Comme c'est le cas de Riad Didouche qui souffre depuis que l'ambassadeur de France l'a menacé de reprendre son enfant pour le remettre à sa mère qui réside en France, ou bien le cas de Rabah Guouasmi dont les enfants ont été kidnappés par leur propre mère, une Algérienne de nationalité allemande. Jacques Scharbook a-t-il tué la maman de Safia ? n L'affaire de Safia, qui est actuellement entre les mains de la justice algérienne, est très compliquée. Aujourd'hui cette fillette a été christianisée ; elle vit en France avec Jacques Scharbook qui clame toujours qu'il est le géniteur de «Sophie Scharbook». Or, selon maître Benbraham, le plus drôle et le plus agaçant à la fois dans cette affaire tragi-comique est le refus total de Jacques Scharbook de se soumettre à des tests ADN pour nous prouver qu'il est le géniteur de Safia. Selon elle, qui avait entre les mains une lettre ouverte écrite par la défunte mère de Safia, parue dans un quotidien algérien, celle-ci affirmait que Jacques Scharbook menaçait de la tuer.