Ce qu'est le burnous à l'hiver, le chapeau de paille l'est à l'été. Cet objet qui, communément dans toute la Kabylie, est appelé «lemtella», reprend de plus en plus sa place, y compris chez les jeunes qui le portent non sans un grain de fierté. Si dans les zones rurales le chapeau de paille ne suscite aucune curiosité étant donné qu'il n'a jamais totalement disparu, dans les villes celui qui en couvre son chef se fait remarquer. Ce regain d'intérêt pour le chapeau de paille témoigne du retour de la tradition. Rien ne vaut un retour aux sources, semblent dire les adeptes de «lemtella». Néanmoins, la fabrication traditionnelle de ce «chapeau» tend à disparaître. Œuvre surtout des femmes, celles-ci ont pris de l'âge et n'ont pas légué leur noble métier à leur descendance. Certaines y voyaient un art démodé et très peu rentable en comparaison avec les nouveaux métiers de couture ou de broderie. Dans la haute vallée de la Soummam, où durant les années 1980, des villages comme Ayaten (Souk Oufella) s'étaient spécialisés dans la production des chapeaux de paille et autres paniers et tapis (tagertilt) traditionnels, les artisanes ont presque disparu. «C'est un métier dur, ma grand-mère et ma mère ont fini toutes les deux par avoir l'arthrose et leurs doigts sont déformés. La douleur les fait beaucoup souffrir», confie Nadia, une sage-femme de métier. Contre le soleil, le chapeau de paille protège la tête mieux que tout autre couvre-chef. Dans les marchés, son prix varie selon le modèle entre 200 et 600 DA. Les émigrés se l'arrachent, car, il rappelle la jeunesse et la terre natale!!!