« L'Egypte a touché le fond », affirme Mohamed El Baradai, l'ancien patron de l'Agence internationale de l'énergie atomique. Le prochain sommet Afrique-France, prévu initialement en février 2010 à Charm-el-Cheikh sur la mer Rouge, se tiendra en France en mai prochain, selon le secrétaire d'Etat à la Coopération Alain Joyandet. La raison officielle ? Eviter au Caire une présence gênante, celle du président soudanais Omar el-Béchir qui est visé par un mandat d'arrêt international de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et contre l'humanité au Darfour. Paris, l'un des plus fermes soutiens de la CPI sur la scène internationale, ne pouvait accepter la présence du président soudanais à cette « messe » où les Africains y vont pour demander aux Français moins d'ingérence et d'interventions dans leur fameux « pré carré ». Comme en Guinée, au Mali, Niger, Tchad, Gabon, Togo, en Côte d'Ivoire, au Sénégal, à Djibouti. La raison réelle ? « L'Egypte a touché le fond », affirme Mohamed El Baradai, l'ancien patron de l'Agence internationale de l'énergie atomique.« Son poids régional, de facto limité au conflit israélo-palestinien sur lequel elle n'a pratiquement plus de prise depuis l'arrivée de l'extrême-droite au pouvoir en Israël et du Hamas à Ghaza, n'a cessé de s'affaiblir » explique le candidat à la succession de Hosni Moubarak qui était lundi à Paris pour évoquer avec Nicolas Sarkozy, ce report, le « processus de paix » israélo-arabe qui est dans l'impasse, une conférence internationale sur le Moyen-Orient que Paris ambitionne d'organiser et le comateux projet d'Union pour la Méditerranée bloqué dans ses limbes depuis son lancement à Paris le 13 juillet 2008 au grand dam de son auteur qui l'a conçu pour « positionner » la France de la Méditerranée à l'océan Indien en passant par l'Afrique de l'Ouest. Le « dépositaire » d'une migration choisie ne manque pas de projets. Dernier en date : création d'un Office méditerranéen de la jeunesse en janvier 2011 pour piloter la mobilité des étudiants de certaines filières universitaires d'excellence et des jeunes professionnels dans cet espace géographique. Trois conférences d'experts (Office méditerranéen de la jeunesse, filières d'enseignement supérieur, bourses, stages et réseaux de parrainage, et enfin visas et titres de séjour) seront organisées au Maroc, à Chypre et au Monténégro avant une réunion de synthèse à Paris en septembre 2010. « Pour faire face à une compétition accrue du Canada et des Etats-Unis, l'Union européenne doit accueillir de plus en plus d'étudiants étrangers », reconnaît le ministre suédois pour la Migration et la Politique d'asile, Tobias Billström.