Un projet de déclaration politique contre le réchauffement climatique a été présenté hier à Copenhague à la clôture de la conférence de l'ONU qui a duré deux semaines. Les observateurs attendaient beaucoup de ce sommet marqué par des tractations serrées pour pouvoir dégager un compromis sur une question qui revêt un caractère d'urgence. Cette rencontre était l'occasion pour les dirigeants de ces pays de se mettre d'accord sur une convention mondiale pour remplacer le Protocole de Kyoto. Les pourparlers avaient surtout achoppé sur la répartition des efforts, tant financiers qu'en termes d'engagements sur les réductions des émissions de gaz à effet de serre. Les Etats-Unis et la Chine, considérés comme les deux plus grands pollueurs de la planète, devaient impérativement s'entendre. L'Union européenne avait réclamé plus d'efforts de la part de ces deux puissances pour pouvoir atteindre l'objectif mondial de limitation du réchauffement planétaire à 2°C maximum. Les pays d'Afrique, à leur tête l'Algérie représentée par le président de la République ne voulaient nullement consentir aux mêmes sacrifices. Dans son discours, il a fait remarquer que «l'homme perturbe le climat, il va devoir le maîtriser. Désormais le temps nous est compté, le compte à rebours a commencé pour une Terre en sursis». Evoquant la position commune du continent africain élaborée à Alger en novembre 2008, il fera remarquer que «les pays africains ont décidé d'intégrer les changements climatiques dans leurs plans de développement nationaux, sous-régionaux et régionaux. Mais ils ont besoin pour cela du soutien de la communauté internationale». Le président de la commission de l'Union africaine, M. Ping a bien résumé les termes de l'équation. «Rien ne peut se faire si les pays développés ne mettent pas la main à la poche» car dira-t-il, «les clés du coffre-fort sont chez eux, alors qu'en même temps le principal effort est consenti par l'Afrique». Beaucoup de participants ne cachaient pas leur scepticisme de parvenir à un accord satisfaisant tout le monde. «L'issue de la conférence de Copenhague risque de s'avérer en deçà de nos attentes», a ainsi déclaré M. Singh, le Premier ministre indien. De son coté, le président français Nicolas Sarkozy avait indiqué que les négociations étaient «dures». A l'heure initialement prévue vendredi (hier) pour la clôture officielle du sommet sur le climat de Copenhague (18h heure algérienne), aucun accord ne s'était encore dégagé.