C'est ce qu'a déclaré hier le secrétaire général de l'ONU inquiet «de la lenteur» des négociations en vue d'un nouvel accord climatique en décembre au sommet de Copenhague. Un échec à la conférence sur le climat à Copenhague serait «moralement inexcusable», a déclaré le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon, en ouvrant le sommet sur le changement climatique à New York. «L'incapacité de conclure un accord global à Copenhague serait moralement inexcusable, à courte-vue économique et mal avisé politiquement», a-t-il dit en ouvrant le sommet sur le changement climatique qui réunit une centaine de chefs d'Etat et de gouvernement. «Le changement climatique est la question géopolitique et économique dominante du XXIe siècle qui bouleverse l'équation mondiale du développement, de la paix et de la prospérité», a-t-il poursuivi. Inquiet «de la lenteur» des négociations en vue d'un nouvel accord climatique qui devra aboutir en décembre à la conférence de Copenhague, le secrétaire général a réuni les chefs d'Etat et de gouvernement pour tenter de donner une impulsion politique au processus. Présidents et Premiers ministres vont ainsi plancher en groupe de travail toute la journée et rendront leurs conclusions en fin de journée à M.Ban. Pour sa part, le président américain, Barack Obama, a dit hier à la tribune des Nations unies, qu'il était «déterminé» à agir contre le réchauffement climatique, mais a reconnu que «le plus dur» restait à faire d'ici le sommet de Copenhague en décembre, pressant les pays émergents comme la Chine ou l'Inde de «faire leur part» du travail contre le réchauffement climatique et d'adopter des «mesures vigoureuses». Une centaine de chefs d'Etat et de gouvernement se trouvent depuis hier à l'ONU pour tenter de redonner un élan aux négociations internationales sur le changement climatique qui paraissent dans l'impasse. A moins de trois mois de la conférence de Copenhague pour conclure un accord sur une réduction contraignante des gaz à effet de serre devant succéder au protocole de Kyoto en 2013, plusieurs responsables ne dissimulent pas leur pessimisme en raison de la division persistante entre pays industrialisés et en développement sur les moyens de combattre le réchauffement. Inquiet de la tournure des négociations, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a pris l'initiative de ce sommet qui s'est ouvert hier à New York. «Je les presse de parler et d'agir en dirigeants mondiaux, au-delà de leurs frontières nationales», avait-il lancé en fin de semaine dernière. «C'est l'occasion pour les responsables de la planète de montrer qu'ils sont sérieux quant au changement climatique», a lancé lundi devant quelques journalistes Yvo de Boer, le responsable de la convention de l'ONU sur le climat. Après le sommet de l'ONU, les leaders des pays industrialisés et des grandes économies émergentes se retrouveront demain et vendredi à Pittsburgh (Pennsylvanie, est des USA) au G20, où les ministres des Finances doivent présenter des propositions sur le financement des aides aux pays en développement pour combattre le réchauffement climatique. Le discours du président Barack Obama est particulièrement attendu alors que le Sénat américain traîne des pieds pour adopter après la Chambre des représentants en juillet, un projet de loi sur le climat et l'énergie, ce qui rend furieux les Européens qui accusent Washington de ne pas respecter ses engagements internationaux. Nombre de démocrates modérés et l'opposition républicaine au Sénat sont hostiles à la création d'un marché d'émissions de CO2 dit «cap and trade» sans que les grands pays émergents comme la Chine et l'Inde en fassent autant, estimant que les industries et les ménages américains seraient pénalisés. Or ces pays n'ont pas jusqu'à présent accepté de mettre en place un tel système. L'Inde a ainsi annoncé le 17 septembre qu'elle appliquerait ses propres objectifs de réduction des émissions de CO2 et résisterait aux demandes contraignantes venant de l'extérieur. Il y a peut-être un espoir sur ce front. Selon Yvo de Boer, le président chinois Hu Jintao devrait annoncer hier au sommet de l'ONU des mesures ambitieuses visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre de son pays. La Chine a récemment surpassé les Etats-Unis comme le plus grand émetteur de gaz à effet de serre de la planète. Ces deux pays comptent ensemble pour plus de 40% des émissions carboniques du globe.