Les boutiques de médecine alternative, phytothérapie et aromathérapie notamment, de Ouargla connaissent un rush de clients de différentes couches sociales venus se procurer des plantes à usage thérapeutique pour prévenir et lutter contre les maladies passagères, dont le rhume et la grippe saisonnière. La phytothérapie et l'aromathérapie font ces deniers temps à Ouargla bonne recette pour ces vendeurs qui se sont multipliés et se sont installés dans plusieurs cités et quartiers de la ville. Hadj Aissa Kerbouch, un des plus anciens herboristes, occupant une place commerciale stratégique à l'entrée du vieux Ksar, a indiqué que Ouargla comptait, dans un passé récent, un nombre réduits de personnes, expérimentées, qui se sont fait une spécialité dans la préparation de potions thérapeutiques contre différentes pathologies passagères et bénignes. Ce commerçant a expliqué l'engouement des clients en cette période d'hiver sur ces ''officines'' par la "crainte de complications de la grippe saisonnière, hantées par l'apparition du virus A-H1N1". De larges couches sociales croient toujours en l'efficacité de la phytothérapie, en dépit de l'évolution de la médecine conventionnelle, a ajouté Hadj Aïssa, soulignant, néanmoins, que de nombreuses personnes ont recours, pour se prémunir contre certaines pathologies et problèmes psychologiques, à des pratiques beaucoup plus proches du charlatanisme que de la médecine. Certains, hantés par des informations, officielles ou officieuses, faisant état de fausse alerte sur l'existence de cas de grippe porcine, se rabattent sur les boutiques de médecine alternative se prescrivant, eux-mêmes, des doses d'épices et de plantes prophylactiques, tel le cas de M. Ammar venu chez Hadj Aïssa s'approvisionner en potions pour lutter contre la grippe, et éventuellement contre le virus A-H1N1. En dépit de la convergence d'opinions sur l'efficacité de la phytothérapie et de l'aromathérapie dans la fortification du système immunitaire et la protection contre des maladies, une ordonnance médicale prescrite par un praticien spécialiste demeure un remède en elle-même, estime Mme Zahia. Cette sexagénaire a ajouté que le foisonnement de plantes médicinales, dont le thym, la menthe, l'armoise, la lavande, le gingembre, le miel, la camomille, la cannelle et l'ail, ne peuvent, en aucun cas, se substituer à une consultation urgente aux établissements hospitaliers. Le Dr Mohamed Abdelaziz Kebdi, praticien généraliste, qui a soutenu l'usage de la phytothérapie pour certaines maladies, a mis l'accent sur la nécessaire formation des herboristes qui, a-t-il dit, devraient être conscients de la composition, de l'adaptation et de la posologie et des effets secondaires des plantes proposées à la vente pour ne pas mettre en danger la santé du citoyen. Pour ce médecin, les produits médicamenteux prescrits constituent des extraits de plantes médicinales traités minutieusement dans des laboratoires pharmaceutiques spécialisés, contrairement aux plantes médicinales. Il n'a cependant pas omis de reconnaître les bienfaits du recours, dans certains cas, à la médecine non-conventionnelle, dite alternative, au regard des résultats tangibles obtenus.